fantasies realite Maitresse BDSM

Comment tout a commencé

Une des questions les plus souvent posées aux Dominatrices Professionnelles porte sur comment elles ont commencé. Cette interrogation peut venir de soumis, d’amis, de membres de la famille, de femmes intéressées pour débuter dans le milieu ou bien de personnes que l’on rencontre en soirée. Pas un jour ne se passe sans que quelqu’un ne me pose la question, que ce soit en ligne ou en personne. J’ai toujours aimé entendre les histoires des autres, voici donc la mienne. La courte version en tout cas.

J’ai toujours été une personne très sexuelle. Je me suis d’abord procuré beaucoup de plaisir avec mon propre corps avant que ce ne soit avec d’autres. J’aime aussi beaucoup jouer. Ceux qui me connaissent bien vous diront que j’aime les sensations fortes, que je suis toujours en quête d’aventures et d’expériences excitantes. Des éléments BDSM figuraient déjà parmi mes premières expériences sexuelles, mais je n’en avais pas alors conscience. Je pratiquais les fessées, les humiliations ou bien des jeux avec des gode ceintures car c’était excitant, un peu tabou et que ça me faisait tout simplement du bien.

Un jour particulièrement chaud de l’été 2012, je suis entré chez mon libraire de quartier et j’ai acheté “50 nuances de Grey” (ne me jugez pas, on aura l’occasion d’en reparler). J’ai dévoré le livre en une après-midi, fascinée que j’étais par l’échange de pouvoir, les jouets qui y étaient décrits et l’idée que quelqu’un puisse donner autant de sa personne pour du plaisir sexuel. Comme je suis curieuse, j’ai vite commencé à me documenter sur le sujet.

J’ai découvert Fetlife peu de temps après et ce fut le début de mon ascension vers le fabuleux monde du BDSM. J’ai alors commencé à assister à des munch, je suis allé en  club échangiste pour des soirées fétichistes, j’ai rencontré des gens, discuté, joué et lu tout ce que je pouvais trouver. J’étais accro.

Quelques années plus tard, je suis à Paris et très impliquée dans la scène kinky. Je vais en soirée BDSM toutes les semaines et j’ai quelques partenaires de jeu réguliers (et beaucoup d’occasionnels). Je lis un site de rencontres kinky et fais connaissance avec un fétichiste des pieds. Nous échangeons pendant deux semaines, mais ne parvenons pas à trouver de créneau pour nous rencontrer.

Un jour, il m’envoie un message pour me demander si je suis libre, et je lui réponds que oui. “Combien ?” me demande-t-il. Hein ? Je ne m’attendais pas à ça. Pas du tout ! Je voulais juste qu’un petit pervers vienne me lécher les pieds pour un temps, peut-être mon minou si tout se passe bien. J’envoie un texto à ma copine d’alors, qui était et est toujours une travailleuse du sexe, lui demandant combien je dois lui demander. Il vient me voir, renifle mes pieds pendant un certain temps, jette de l’argent sur la table et s’en va. Génial ! Je viens de me faire 200 euros pour quelque chose que j’adore.

J’ai commencé à parler à mes amis, appréhendant de devenir professionnelle “pour de vrai”. Se faire un peu d’argent par-ci par-là est une chose, se définir comme une travailleuse du sexe à part entière en est une autre. D’autre part, venant des USA, j’avais des biais sociaux qui influençaient ma vision du travail sexuel.

Même si j’ai toujours porté la cause que les femmes puissent utiliser leurs atouts pour faire ce qu’elles veulent de leur corps, le faire moi-même était une tout autre chose. J’ai oscillé pendant des mois, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser. C’est incroyablement satisfaisant d’être payée pour donner du plaisir, surtout quand c’est pour faire ce que vous aimez. Je décidai de sauter le pas.

Les débuts n’ont pas été faciles. J’ai perdu beaucoup de temps avec des fantasmeurs qui voulaient juste parler à une “vraie Dominatrice”, quoique cela puisse vouloir dire, ou qui ne se présentaient pas devant ma porte. Mais j’aimais ce que je faisais, et têtue comme je suis, j’ai persisté. J’avais la chance d’avoir des personnes dans mon entourage avec qui je pouvais parler librement de ma décision. Elles m’ont apporté du soutien et des conseils, m’encourageant à tracer mon chemin de Dominatrice Professionnelle, et sont toujours à mes côtés aujourd’hui.

J’ai appris beaucoup sur moi-même, sur la différence entre dominer dans sa vie personnelle et en tant qu’activité professionnelle, sur la sexualité et ses perversions (je n’utilise jamais ce mot dans un sens négatif), sur l’échange de pouvoir et le lâcher prise, et enfin sur comment gérer un business. C’est une expérience difficile, mais incroyablement gratifiante.

Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis que j’ai placé cette annonce sur un site web en tant que Domina Professionnelle. Je ne pense pas que je la retirerai un jour.

A lire également