massage

Massage et fins heureuses

Il y a quelques nuits de cela, en attendant que mon amant revienne à la maison, j’ai décidé de me faire masser pour passer le temps. Le voisinage comptait de nombreux salons de massage et j’avais passé une longue journée à battre le pavé. Quoi de mieux que de s’allonger quelque temps et de laisser quelqu’un masser mes épaules fatiguées et mes pieds douloureux ?

J’ai choisi un salon au hasard et tiré la sonnette. Une jeune et jolie asiatique m’a ouvert la porte et m’a demandé ce que je voulais.

“Oh, juste un massage de 30 minutes pour me détendre un peu,” répondis-je.

“Entrez. Voulez-vous une tasse de thé ?” me proposa-t-elle.

“Merci, cela serait génial.”

Elle me demanda de la suivre et descendit un escalier étroit. L’endroit était un peu vieillot et avait besoin d’une bonne couche de peinture, mais c’était propre. Je vis sur un comptoir dans le hall une bouteille du même désinfectant que j’utilisais dans mon studio, une pile de serviettes fraichement nettoyées, des draps un peu usés mais repassés dans un panier.

Elle me conduisit dans une petite pièce munie d’un matelas à même le sol et me demanda de me déshabiller et de boire mon thé, ce que je fis.

Comme je m’installais, j’examinais mon entourage : une petite statue de Bouddha se tenait dans un coin, une tasse de thé froid formait une offrande à ses pieds. J’ai toujours apprécié cette tradition de certaines cultures où un rite quotidien consiste à offrir un cadeau quelconque au dieu ou à la déesse.

Il y avait aussi une bouteille de gel hydroalcoolique et une boîte de masques sur une table basse, accessoires indispensables de cette époque où nous devons prendre des précautions contre un virus étrange qui a surpris le monde entier. Il y avait aussi une grande bouteille d’huile de massage et un diffuseur d’huiles essentielles qui émettait des bouffées de vapeur légèrement parfumée. Sur une étagère basse se trouvaient quelques serviettes à main pliées et une boîte de gants jetables.

Je finis mon thé et commença à me déshabiller. Les murs étaient couverts d’un papier peint à motifs sombres et il y avait une peinture de Bouddha. Je pliai mes habits, les posai dans un coin et m’allongeai sur le matelas sur le ventre.

Le massage

La jeune femme frappa doucement à la porte, entra, vérifia que j’avais suffisamment chaud, puis commença à me masser les pieds. Les fétichistes de mes pieds savent combien j’apprécie cela et cette femme le faisait parfaitement. Elle travaillait en montant progressivement vers mes mollets, mes cuisses et mon dos alternant les mouvements intenses et profonds et les caresses plus délicates. J’émettais de temps en temps un doux soupir de plaisir tout en dérivant dans un état de demi-sommeil.

Après quelques minutes, elle me demanda de me retourner et répéta le processus de l’autre côté, en commençant par les pieds et en remontant lentement vers le haut de mon corps. En atteignant l’emplacement où mes jambes rejoignent mon torse, je sentis ses mains expertes explorer alentour de mon sexe. J’ouvris les yeux et elle me demanda si je voulais qu’elle continue à se concentrer sur cette zone.

« Bien sûr » dis-je. Quoi de mieux qu’un orgasme rapide pour se détendre, pensai-je. La dernière fois que j’ai eu un massage se terminant bien, c’était lors d’un voyage en Asie, il y a quelques années de cela. 

“Il y a un supplément de 20€, » dit-elle.

“OK, pas de souci.”

Elle prit un gant dans la boîte, l’enfila de manière experte et commença à porter toute son attention sur cette zone, source de tant de plaisir. J’eus rapidement un orgasme, excitée par la situation autant que par la stimulation physique. Elle enleva son gant et continua à me masser le torse, les seins, la poitrine et finalement la tête.

Après, nous bavardâmes un peu et elle me demanda ce que faisais pour vivre. Je lui répondis que j’étais aussi une travailleuse du sexe, mais elle n’arrivait pas bien à saisir ce que faisais une Dominatrice. Entre la barrière du langage (elle n’avait qu’un bagage minimal en Français et en Anglais et je ne parle pas un mot de Thaï) et le fait que c’est généralement difficile à comprendre pour quelqu’un qui n’est pas du milieu BDSM, ce n’était pas facile de s’expliquer. En dépit de ceci, elle gloussa quand elle saisit l’idée que moi aussi, je voyais beaucoup d’hommes nus qui recherchaient à s’évader de leur quotidien pour trouver quelques minutes de plaisir.

Elle quitta la pièce et je m’habillais, laissant un billet de 50€ sur la table. J’imaginais que le supplément de 30€ serait apprécié. Je sais que je l’apprécie toujours quand mes clients font de même pour moi.

Je montai l’escalier, lui souhaitai une bonne soirée et la remerciai pour le massage.

“C’était un plaisir de masser une collègue”, dit-elle, « s’il vous plait, revenez vite »

Deux fins heureuses à cette histoire : mon orgasme et le lien créé avec une collègue, même pour quelques minutes.

A lire également