Ne m’appelez pas « Maîtresse » (sauf si je vous le demande)
De nombreuses Dominatrices aiment à être appelées « Maîtresse« , mais ne pensez pas que c’est le cas pour l’ensemble d’entre nous. Comme dans toutes choses, nous sommes des personnes uniques qui avons nos préférences et nos bêtes noires. Une des raisons pour lesquelles j’écris tous ces articles est ma volonté de vous dévoiler quelles sont mes préférences. Cela vous donne une meilleure idée de mes attentes avant, pendant, et après une session, et vous permet de déterminer si le BDSM à la sauce Inanna correspond à ce que vous recherchez.
Au contraire de mes consœurs Dominatrices, je n’aime pas particulièrement être appelée « Maîtresse » par des soumis que je ne connais pas. Ceci, ajouté au fait que je laisse certains de mes soumis utiliser le tutoiement à mon égard, fait grincer des dents dans la communauté BDSM parisienne et au-delà. Laissez-moi éclaircir certaines points pour vous, afin que vous soyez mieux préparés lorsque vous me contactez.
Un titre signifie peu de choses s’il n’est pas gagné. Combien de fois je suis contactée par des personnes avec qui je n’ai jamais échangé, et qui commencent leur email par « Bonjour, ma Maîtresse ». Je ne suis certainement pas « vôtre », et nous n’avons pas même discuté au téléphone que vous avez décidé que je suis celle à laquelle vous voulez être soumis. Ca me paraît tout simplement incohérent.
Même si je suis parfaitement consciente que nombre d’entre vous ont été conditionnés à utiliser ce mot, si nous ne sommes pas en train de partager une relation D/s, je ne suis pas votre Maîtresse. Je suis une Dominatrice professionnelle que vous contactez dans le but de vivre éventuellement une session avec moi (si, bien entendu, votre candidature me convient).
Linguiste de formation, le son d’un mot et la façon dont il sort de la bouche sont importants pour moi. « Mistress » (et pire, « Maîtresse » en français) n’est pas un mot qui sied à mes oreilles. Trop de sons « S » collés ensembles, qui vous font ressembler à un serpent sifflant contre moi, ce qui semble d’ailleurs parfois être le cas. « Maîtresse, je… » est trop souvent suivi d’une complainte ennuyeuse ou pitoyable, ou, encore plus souvent, d’une demande inadéquate.
De plus, le mot Maîtresse a plusieurs sens, dont certains négatifs. Quand on parle de la maîtresse de quelqu’un, on fait référence à l’amante d’un homme marié ou en couple. Elle est « l’autre femme », généralement considérée comme une briseuse de ménage. Il y a aussi une connotation sexiste dans ce terme, car elle est « la maîtresse de » cet homme : elle lui appartient en quelques sortes. Il m’est difficile de mieux définir cela, mais ça me taraude.
Vous ne montrez pas le respect en utilisant simplement un certain mot (ou le vouvoiement, même si c’est toujours une bonne idée de commencer avec cela). Le respect se prouve par des actions, par la loyauté, par le dévouement et le sacrifice. Il n’apparaît pas au travers du choix de votre vocabulaire. Il faut du temps, des efforts, et un paquet d’énergie. Oui, je comprends que beaucoup d’entre vous le ressentent comme un signe de respect, et je ne dirai pas le contraire, mais comme on dit « des actes, pas des mots ».
Alors, comment allez vous m’appeler ? Ma préférence, c’est « Madame ». Madame, Miss ou Mme Justice sont tous acceptables. Parfois même « Inanna » m’ira très bien. J’aime mon nom et tout ce qu’il symbolise. Je vous encourage à l’utiliser. Simplement, ne m’appelez pas Maîtresse si je ne vous ai pas ordonné de le faire.