Dominatrice Dominatrix Paris

Une attente délicieuse

Je précise qu’il y a eu quelques semaines entre notre première rencontre via email et vidéo et cette première rencontre “pour de vrai”. Pendant ce temps, nous avons fixé la durée de la séance (un après-midi de six heures) et souplement défini son contenu (surtout du bondage avec des activités bdsm); j’avais adressé à Madame une sorte de catalogue (un peu laborieux à la lecture, je le crains) de mes assez nombreuses et éclectiques préférences et il était entendu qu’elle agirait comme bon lui semblerait. C’était, je crois, une excellent façon de faire, Madame ayant toute liberté de mouvement et moi toute la surprise (et on sait qu’elle source de plaisir est la surprise) et n’ayant qu’à obéir comme un gentil soumis.

C’est la première fois que je rends visite à Madame. Il y a une première escalade le long de sa rue. La perspective est belle, avec cette rue qui monte en pente douce puis décolle en pente raide avant d’arriver à un replat. Puis, une seconde escalade jusqu’au sommet de son immeuble, où se trouve son donjon.

Madame est la plus charmante des femmes, je me suis déjà exprimé sur ce point. C’est aussi une grande Dominatrice; Elle en a l’imagination, la détermination, l’intuition et la psychologie, et le savoir-faire pratique. Elle a aussi le talent d’alterner les styles et attitudes avec le plus grand naturel, et on se sent toujours en parfaite confiance avec Elle. C’est aussi une femme sincère qui suscite naturellement la sympathie.

Bref, je suis aux anges d’être avec Elle ce jour là et dans une attente délicieuse de ce qui va se passer. Oui, ça va être merveilleux.

D’abord, douche, nudité, brève attente à genoux, collier d’esclave et transfert dans la Justice Room. Les accessoires sont en place, c’est fonctionnel, peint en blanc, bien éclairé tout en ayant aucun regard indiscret à craindre grâce à l’étage et à la position géographique élevée. Une musique d’ambiance apaisante. On se sent à l’aise.

Des séquences vont se succéder, sans qu’il y ait de scénario. Madame me connaît déjà, par nos échanges d’email, Elle sait beaucoup de mes « turn-on ».

Madame me place debout en X et j’aurai les bras écartés au-dessus de la tête et les jambes bien écartées par une barre aux chevilles. Tout ça est bien serré, pas de mouvement possible. Puis un harnais de tête qui combine un crochet de nez et deux  crochets écarteurs de lèvres, le tout bien ajusté; je ne me vois pas bien, mais j’ai toutes les sensations d’étirement et de gêne pour parler (bien que ce ne soit pas un vrai bâillon) et je ressens l’humiliation d’être momentanément défiguré (comme un petit cochon au nez retroussé et avec le sourire sinistre de celui qui n’a pas de lèvres). Madame me pose des pinces, puis les enlevé et me frappe répétitivement le téton gauche avec une belle férule de bois plate et légèrement recourbée; les coups ne sont pas très forts mais la répétition crée la douleur. J’aime beaucoup. Je me demande maintenant ce que cela aurait donné si Elle m’avait ainsi frappé les fesses. Puis Madame me détache; j’ai l’impression que cela a été trop court, tant c’était bon; cette impression se renouvellera plusieurs fois durant cette journée.

Puis je m’allonge sur le dos sur le plafond de la cage qui fait banc, jambes attachées pliées, bras le long du corps. C’est une position  pour recevoir des pinces un peu partout, aux tétons, aux testicules, à la langue (très apprécié) et pour un peu de pegging. 

Avant le déjeuner, installation sur la croix du cher Saint André (un saint voyageur dont on ne connaît que les derniers instants, grâce aux bienfaits de cette croix); liens aux poignets, chevilles, taille, coudes, genoux et bâillon-boule de caoutchouc (cher bâillon!). C’est un bondage sérieux. Madame me donne le martinet, ce qui est une excellente entrée en matière. Puis Madame prends son « single tail » et m’arrose le dos et les fesses des petites brûlures caractéristiques. Nous ne nous connaissons pas encore bien et je reconnais là une prudence dans le maniement du fouet qui, autrement, en vient vite à faire vraiment mal. Dans le cas présent, Madame ne touche pas mes limites, que je situe un peu plus loin, là où le fouet produit de belles traînées rouges entrecroisées et des égratignures. Puis Madame me laisse dans mes liens et part s’enquérir du déjeuner.

Ce déjeuner sera un épisode comique de choix, une intense rigolade comme il y en a peu à table entre adultes. Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas amusé avec la nourriture. J’avais apporté des suchis et des rolls; Madame les défit et mélangea tout. Puis Elle me fit prendre une baguette chinoise dans chaque main (baguettes qui me firent penser à un autre jeu, mais on y reviendra) et la fixa avec du tape, de grandes quantités de tape qui emprisonnèrent chaque main de manière que, les doigts immobilisés, je ne puisse plus me servir que des baguettes. C’est là que se situe l’épisode comique car il est presque impossible de manger ainsi. Je crois qu’il y eut aussi du liquide à boire, un café peut-être. Bref, c’était un repas formidable.

Après le déjeuner, Madame me fait entrer dans sa cage, à quatre pattes à reculons; Elle m’emprisonne le cou dans l’échancrure des barreaux de manière que ma tête soit à l’extérieur; Elle fixe mes poignets ensemble au plancher de la cage et m’enfonce dans la bouche un spectaculaire bâillon d’acier qui maintient mes mâchoires écartées et m’immobilise la langue. Alors que je me demande ce qui peut m’arriver dans cette position où je me sens protégé par les barreaux et le plafond de la cage, je sens un trait de feu parcourir le bas de mon dos et sursaute en criant (mais: “on ne crie pas!” m’intime Madame impérativement, et je crois que je me contenterai alors de gémir). j’essaie d’identifier la douleur terrifiante qui s’insinue partout, comme un poinçon porté au rouge, comme un crayon de métal brûlant, ou comme les pointes aigües d’une roulette électrifiée. je proteste d’incompréhensibles grognements au travers du bâillon, je me débats, mes borborygmes prennent un ton suppliant, mais ma Sublime Maîtresse a un caractère trempé et le goût d’explorer les limites de chacun et ne se laisse pas attendrir par les simagrées d’un soumis. j’entrevoie un écran qui affiche 8 ou 9, puis 10 et peu plus (et Madame m’affirme – ce que j’ai encore du mal à croire – que la mesure va jusqu’à 80 – ou ai-je mal entendu?). Les roulettes poursuivent leur chemin et atteignent la plante de mes pieds, ce qui provoque chez moi une nouvelle réaction de panique et une nouvelle tentative de fuite; mais soudain c’est une nouvelle sensation qui prend le relais car ma Divine Maîtresse est passée de l’électricité au bastinado, coups répétitifs et douloureux portés sur la plante des pieds avec une fine badine, ça fait assez mal. Ces moments sont ceux qu’on préfère après coup; c’est à des instants intenses, comme ce test des limites, que le plaisir de la soumission se découvre et je suis très heureux et reconnaissant à Madame de me traiter ainsi. Madame semble beaucoup s’amuser, son plaisir à voir mes réactions est évident; à me repasser mentalement le film de ces événements, je me sens trop heureux de lui avoir peut-être fait un peu plaisir et je chéris d’autant plus cet épisode.

Et puis, ça s’arrête, on va passer à autre chose.

Maintenant, Madame me présente son banc de fessée (c’est moi qui l’appelle ainsi). C’est un meuble rembourré qui permet d’adopter une position confortable tout en offrant à Madame l’accès à toute la partie postérieure du corps. Ce banc a la particularité supplémentaire d’être muni d’un carcan de bois qui emprisonne le cou et les poignets. Madame me sangle solidement par le dos, les reins, les cuisse et les jambes, m’emprisonne le cou et m’enchaîne les poignets par devant. C’est la position de la fessée et des profanations. Madame me bâillonne puis va m’administrer un peu de fouet “single-tail” et, surtout une assez bonne correction à la canne; être corrigé par ma Divine Maîtresse, ainsi lié, bavant dans mon bâillon, sans aucune possibilité de m’échapper, c’est un rêve de soumis. Que Madame prenne la chose sérieusement, alternant plusieurs qualités de canne – souple d’abord, puis un peu plus rigide – frappant suffisamment fort pour imprimer des ecchymoses (autrement dit: des bleus) localisées symétriquement au centre de chaque fesse, m’administrant un nombre suffisant de coups pour que la punition s’imprime dans ma mémoire de soumis, voici qui me procura un grand plaisir. Une fois de plus, mes limites étaient testées et, une fois de plus, j’en retirai la conviction que je souhaitais poursuivre mon parcours de soumis avec Madame. Dans la soirée, je constaterai la présence des bleus et sentis un grand élan de reconnaissance pour Madame; les bleus disparurent complètement en un peu moins d’une semaine.

A l’étape suivante, Madame m’enfile un gant “arm-binder” qui rapproche les bras entiers, depuis les poignets et les mains, qui sont intégralement emprisonnés, jusqu’au-dessus des coudes qui sont enveloppés dans le gant, et jusqu’aux épaules qui sont sanglées au gant par des courroies étroitement ajustées. Le gant n’est pas, à la différence de la camisole de force, une promesse de confort et de sécurité, mais plutôt une (agréable) menace car il prélude à l’immobilisation en “strappado”. Le “strappado” est l’estrapade, une très ancienne pratique des interrogatoires de l’Inquisition, et aussi un châtiment en cours dans les armées du 17eme siècle; la victime était liée avec les bras dans le dos et suspendue par les poignets, causant aux épaules des douleurs punitives; on dit que, pour épicer le supplice, on suspendait le bonhomme assez haut, puis on lâchait la corde pour qu’il tombe d’un ou deux mètres et on le rattrapait avant qu’il touche le sol, causant à ses bras et à ses épaules un choc dislocatoire. Madame n’a nullement l’intention de me traiter de la sorte, Elle me fait agenouiller et tire mes bras vers le plafond, me forçant à me plier vers l’avant. Mais mes genoux ont souffert du séjour dans la cage (du moins est-ce ainsi que je me l’explique) et je crie grâce (alors que j’avais résisté à davantage très peu de temps auparavant). je me reproche encore cette faiblesse.

Enfin, et c’est (hélas) la dernière étape de cette journée, Madame prévoit un moment de bondage et d’isolement sensoriel dans le “sleep-sack”. j’aime beaucoup cette espèce de cachot de toile ou de cuir dans lequel tout mouvement est impossible alors que la position est confortable, et suffisamment pour qu’on puisse s’y endormir. L’isolement sensoriel est procuré par une très belle cagoule à double enveloppement, qu’on lace derrière la tête et qui ferme par un zip solide par devant; la cagoule est d’un cuir épais et se boucle aussi autour du cou. L’ensemble constitue un ligotage très efficace. Madame ne ferme la cagoule qu’à moitié, m’aveuglant intégralement et étouffant à moitié les sons mais laissant le bas de mon visage à découvert. je ne sais si je suis resté longtemps dans le sleep-sack car je crois m’être endormi rapidement et garde de ce moment le souvenir d’une sorte de longue rêverie agréable entrecoupée de réveils étonnés et de courtes reprises de conscience.

Et puis tout a une fin. Madame me libère, m’aide gentiment à repasser dans le monde réel, nous nous disons adieu.

Ou plutôt “au revoir”. Le souvenir de Madame accompagne maintenant beaucoup de mes pensées. La rédaction de ce compte-rendu a ravivé ces souvenirs récents et me rappelle le bonheur d’être à Elle.

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