Une délicieuse parenthèse
Partie 1 – Les prémices d’une rencontre
Je tiens tout d’abord à exprimer ma pleine reconnaissance à Madame Inanna Justice d’avoir accepté ma candidature et d’avoir bien voulu m’accorder la possibilité d’une rencontre, précédée d’un échange en ligne pour la préparer sous les meilleurs auspices. Cette première prise de contact m’a permis d’apprécier l’étendue de son professionnalisme. Elle sait vite vous mettre en confiance, dissipant les doutes et atermoiements qui peuvent précéder un saut dans l’inconnu.
En ce qui me concerne, je n’étais pas totalement néophyte en matière de BDSM. J’ai déjà eu l’occasion de me renseigner par le prisme de divers articles et témoignages. J’ai aussi expérimenté la pratique avec une autre maîtresse il y a quelques années. Mon expérience restait toutefois très limitée et je savais que contacter Madame impliquait de vivre la soumission à une toute autre échelle. J’ai opté d’emblée pour une session de trois heures, de sorte qu’elle puisse m’en faire voir de toutes les couleurs.
Cette rencontre avec Inanna a été pour moi l’occasion de vivre une séance inoubliable. Volontairement pris au piège entre ses mains expertes, j’ai pu apprécier à loisir son sadisme et son imagination, mais aussi sa chaleur communicative et sa bonne humeur. Cette expérience fut vectrice de gêne et de souffrance comme d’exaltation et de plaisir, alliés à une certaine forme de douceur.
Madame Justice est une Domina qui sait jouer à loisir sur votre corde sensible, prenant un soin particulier à laisser ses mains parcourir votre corps et vous faire frissonner, dans l’attente et dans l’ignorance du sort qu’elle est sur le point de vous réserver, entre caresses sensuelles et pincements impitoyables, entre toucher délicat et poigne ferme, à moins que vous ne finissiez terrassé par le supplice des chatouilles. Ses griffures peuvent être aussi bien douloureuses qu’agréables. Elle sait alterner entre le chaud et le froid, au sens propre comme au figuré.
Cette session s’est avérée particulièrement jouissive, mais l’intensité du vécu semble avoir quelque peu inhibé mes facultés mentales et je m’excuse d’avance pour les éventuelles inexactitudes qui pourraient jalonner mon récit.
Partie 2 – Un moment suspendu dans le temps
J’arrivai sur place à l’heure convenue, apportant avec moi un parfum en guise de présent. Madame me proposa un verre d’eau et je lui donnai l’offrande. Elle m’envoya ensuite à la salle de bain pour prendre une douche et me préparer. Un string noir était laissé à mon intention. J’étais heureux qu’elle se soit souvenue de mon attrait pour des sous-vêtements exposant et mettant plus encore en valeur mes attributs que ne le ferait une nudité complète. Maîtresse Inanna portait quant à elle une superbe tenue épousant parfaitement ses formes et magnifiant sa beauté incandescente.
Une fois le string enfilé, à sa demande, je me mis à genoux et frappai à la porte. Elle vint me chercher et m’intima l’ordre de la suivre jusqu’à son donjon. S’y trouvaient divers objets et installations laissant entrevoir une infinité des possibilités : croix de Saint-André, cage, chaines, etc. Inanna commença par me mettre des attaches aux poignets, avant plus tard d’enserrer mon cou dans un collier en cuir, marquant ainsi son emprise.
Sa réputation de « Dominatrice tactile » était tout à fait justifiée. Dès le début, elle m’indiqua qu’il était possible de la caresser aux hanches et aux épaules tandis qu’elle procédait à des attouchements tantôt agréables, tantôt douloureux, quoiqu’ « agréables » aussi à leur façon. Avec une maîtresse de cette trempe, la dichotomie entre souffrance et plaisir n’avait plus lieu d’être et les frontières se faisaient poreuses. Elle avait également une manière extrêmement communicative d’exprimer la satisfaction qu’elle retirait de la séance qu’elle prodiguait et des sévices qu’elle infligeait, riant à mes dépends, mais toujours dans l’allégresse.
Je me retrouvai rapidement avec les attaches des poignets liées à des chaines suspendues au plafond, entièrement livré à sa merci (ou plutôt son absence). Madame s’en donna à cœur joie, que ce soit pour parcourir mon corps avec une sorte de gant procurant une sensation de griffure, agripper violemment mes fesses ou bien martyriser mes tétons, autrement dit mon talon d’Achille. Elle les empoigna à diverses reprises, quand elle n’y apposait pas des pinces reliées à une chaine sur laquelle s’exerçait une tension.
Inanna s’amusa également à jouer avec mes sens, me faisant renifler une matière imprégnée de son odeur enivrante tout en me privant de la vue. La perte de la perception visuelle tendait par ailleurs à amplifier la sensation du toucher, ce qu’elle sut malicieusement exploiter. Prisonnier des attaches, je fus amené à changer de posture, toujours plus exposé aux vices et délices de ma maîtresse, avec une excitation croissante, malgré une certaine difficulté à me contenir face à l’alternance entre chatouilles et douleur. Je tentais bien de sauver les apparences en dédramatisant et laissant entendre qu’elle était encore loin de m’avoir poussé dans mes ultimes retranchements, mais je n’en menais pas large en vérité. Ma future tortionnaire continuait quant à elle de me taquiner avec plaisirs, en paroles comme en actes.
Une fois « délivré », pour un temps seulement, je fus aussitôt assujetti à une autre forme de contrainte, à genoux sur une surface piquante, tandis que Madame ajoutait à mes épaules des chaines de plus en plus lourdes compte tenu de leur nombre croissant. Pour pimenter un peu le jeu et amplifier la difficulté, elle continua à jouer avec mon corps, m’intimant l’ordre de rester immobile, le tintement des chaines me valant de futures punitions, ce qui ne manqua pas bien sûr de se produire. Je compris alors que le bondage pouvait prendre les formes les plus inattendues.
Je dus ensuite me lever et me positionner face à la croix de Saint-André, sur laquelle je n’allais pas tarder à passer un sale quart d’heure. Inanna Justice me lia les mains et les pieds, mais aussi les bras et les jambes avec des attaches intermédiaires, me maintenant de ce fait solidement amarré à cette instrument de supplice, avec une mobilité quasiment réduite à néant. En outre, ma bouche fut obstruée par un bâillon-boule doublé d’un phallus qui aurait pu se prêter à un tout autre jeu. Cela fut pour moi l’un des moments les plus marquants et les plus exaltants de la séance. J’eu droit à une thérapie similaire à ce que j’avais subi jusqu’alors, entre attouchements, griffures, pincements, chatouillis et privation sensorielle, mais l’intensité était clairement montée d’un cran.
Ces diverses festivités furent de surcroît enrichies par la pratique de la flagellation. Maîtresse Inanna me caressait les épaules avec son martinet avant de laisser libre cours à ses envies, n’épargnant rien de mon côté pile. Les lanières ciblaient d’abord mon dos, mais l’impact me semblait très atténué et je m’imaginai capable d’endurer des heures durant ce traitement. Cependant, les frappes se firent plus précises et la douleur plus vive, concentrée au niveau de mon postérieur. Etant donné la différence que je percevais au toucher, je crus sur le moment que Madame avait opté pour de fines baguettes, mais j’appris plus tard qu’il n’en était rien.
Il devenait de plus en plus difficile de rester stoïque et je ne pus m’empêcher de gigoter, enserré dans mes liens, pour le plus grand plaisir d’Inanna, qui me proposa une option pour y mettre fin, sans pour autant que je puisse m’en tirer à trop bon compte. Elle m’intima en effet l’ordre d’énumérer à haute voix les impacts jusqu’à la centaine, comptant les frappes reçues et décomptant celles à venir. L’exercice était rendu d’autant plus délicat du fait du bâillon qui m’empêchait d’articuler, ne pouvant m’empêcher de baver, sans compter ma concentration perturbée. Je n’eus heureusement pas à aller jusqu’au bout, puisqu’à mi-chemin, l’exercice cessa.
Madame finit par enlever mes liens, mais cette pause fut à nouveau de courte durée. Elle me fit mettre à quatre pattes et rentrer dans la cage, qu’elle veilla à cadenasser. Une fois que j’eus enfilé des gants, Inanna me lança un défi que je fus, je dois bien le confesser, incapable de relever, soit assembler deux pièces distinctes d’un puzzle en forme de diamant, avec pour complications supplémentaires le fait d’avoir les mains couvertes d’huile et celui d’être complètement à la merci des pincements et autres assauts de ma maîtresse. En vérité, même sans ces obstacles, je n’aurais pas réussi à assembler ce qui semblait pourtant à la portée d’un enfant. Outre mon manque de talent en matière de puzzle, j’avais l’impression d’avoir le cerveau en quelque sorte éteint étant donné ce qui avait précédé.
Malgré la préparation approfondie de Madame, ce fut un peu le passage à vide de la séance, parce que je n’étais alors plus dans les dispositions adéquates, ce qui me fit temporairement « sortir » du contexte BDSM. Il me semble important de relever qu’à certains moments, indépendamment de la volonté des deux participants (soumis et Domina) de s’impliquer dans un jeu de rôle, il peut arriver que le fantasme se heurte à la réalité pratique ou qu’une perturbation vienne casser temporairement l’immersion recherchée.
Fort heureusement, cela ne dura pas car Inanna sut écourter au bon moment ce passage et parfaitement rebondir. Puisque je n’avais pas réussi l’épreuve, elle m’indiqua que je risquais de subir une punition d’autant plus dure et cruelle. Plusieurs possibilités furent évoquées, telle une exhibition en public ou l’obligation de porter une cage de chasteté aussi longtemps qu’elle le souhaiterait. A vrai dire, l’une et l’autre de ces issues potentielles offraient à mes yeux des perspectives extrêmement excitantes. Au rayon de ce qui rentre pour moi davantage dans le registre de la récompense, Madame suggéra également la possibilité qu’une de ses amies débarque à l’improviste. Enfin, même si cette expérience en cage ne fut pas aussi probante que ce que j’espérais, je m’imaginai sans mal y être enfermé pour une séquestration de longue durée.
Mais pour le moment, j’allais avant tout devoir méditer sur mon sort, dans l’attente de la punition. Après avoir obtenu tant bien que mal la clé et être sorti de la cage, Maîtresse Inanna me fit mettre debout et m’ordonna de garder les bras le long du corps et les jambes serrées tout en tournant sur moi-même, appliquant ce qui semblait être du ruban vinyle, en vue d’une momification de toute beauté, qu’elle put entièrement finaliser après que je me fus allongé. J’appréciai sa délicatesse et les précautions qu’elle prit pour éviter tout accident ou choc, me faisant assoir contre le mur avant de me « porter » vers le sol. Je me retrouvai donc engoncé dans une sorte de cocon, telle une chenille sur le point d’être dévorée, à moins de renaitre transfigurée par cette expérience. Je fus à nouveau privé de la perception visuelle.
L’attente me parut longue. J’appris pourtant en fin de séance que Madame ne m’avait laissé à mon sort que pour une petite quinzaine de minutes. Je n’ose imaginer ce que cela peut représenter sur des sessions plus longues, avec la perte des notions de temps et d’espace.
Inanna s’amusait à parcourir mon corps momifié avec ses griffes. La sensation procurée au toucher était étrange, mais loin d’être désagréable. Elle entreprit ensuite de déchirer peu à peu ce cocon duquel j’étais prisonnier et de me rendre la vue. Je pus une nouvelle fois apprécier à loisir sa beauté, bénéficiant en outre d’une jolie contre-plongée sous sa robe.
Néanmoins, j’étais encore loin d’être libre de mes mouvements. La zone la plus exposée se concentrait autour de mon bas-ventre et mes cuisses. Après avoir plusieurs fois frôlé de ses mains une verge en érection, à l’étroit dans le sous-vêtement, Madame alla droit au but et baissa mon string. J’étais toujours au sol et le sexe à l’air. J’allais à présent connaître les joies du vibromasseur, ce qui fut pour moi une sensation très inhabituelle et s’avéra être une belle découverte. Au vu du contexte et sous l’effet du sextoy, mon excitation repartit de plus belle. Mais j’étais encore loin d’être autorisé à jouir et je n’avais alors aucune idée ce qui m’attendait
Les moments qui suivirent furent le bouquet final d’une séance pourtant maintenue jusqu’alors à une forte intensité. Madame défit le reste de ce qui m’entravait encore et je finis complètement nu, mis à part le collier et les attaches que je portais depuis que j’étais entré dans le donjon. Maîtresse Inanna appliqua de l’huile sur mon torse et alluma plusieurs bougies. Puis elle commença à verser la cire chaude. Les premières gouttelettes furent immédiatement accompagnées d’une sensation de brûlure et j’avais de nouveau beaucoup de mal à tenir en place. Malgré ce que je percevais via un prisme déformant et très exagéré comme un déluge de feu, je tins bon malgré tout, mais je sus à ce moment que ma maîtresse avait repoussé mes limites à un niveau sans précédent. Mon rythme cardiaque et ma respiration s’étaient brusquement accélérés, mais bien qu’éprouvante, la séance fut véritablement marquante.
Madame commença à enlever la cire, avec une facilité surprenante, m’expliquant qu’elle avait étalé l’huile à dessein, pour éviter qu’à l’utilisation de la bougie succède une épilation laborieuse et douloureuse. Elle devait sans doute estimer que c’était assez pour aujourd’hui. J’étais une nouvelle fois agréablement surpris par la manière dont elle parvenait à allier spontanéité et professionnalisme de haute volée.
Je sentais que les trois heures programmées avec Inanna étaient sur le point d’arriver à leur terme, mais la Dominatrice me réservait une dernière surprise, comme je pouvais le deviner tandis qu’elle m’allongeait sur une serviette. Madame vint se positionner au-dessus de moi et m’aspergea copieusement de son urine chaude. Après avoir pratiqué la méthode de la terre brûlée, Maitresse Inanna m’arrosait à présent d’une pluie dorée salvatrice. L’excitation repartait de plus belle. Madame exigea que je continue à me masturber. J’eus l’autorisation d’aller jusqu’au bout, à la condition que j’avale mon sperme. J’atteignis sous ses encouragements une jouissance réellement extatique. Avec ses mains gantées, Inanna récupéra du bout des doigts un mélange de sperme et d’urine qu’elle me fit déguster. Ce fut encore une fois une expérience hors du commun au regard de tout ce que j’avais connu.
Partie 3 – Revenir à la réalité
Tout comme j’étais sorti de mon cocon, il me fallait à présent quitter la délicieuse parenthèse qu’avait été cette séance dans le donjon de Inanna Justice. Elle me dit qu’il fallait mieux que j’attende d’avoir récupéré de mes émotions et repris mes esprits avant de me lever. Une fois ceci fait, je me dirigeai vers la salle de bain pour reprendre une douche et laisser progressivement la tension redescendre. Mais je savais que cette expérience extraordinaire allait longtemps me rester en tête, par-delà ce que j’avais pu fantasmer.
S’ensuivit un petit debrief avec Madame. Elle confirma avoir elle-aussi beaucoup apprécié la séance et s’être bien amusée, conformément à ce que ses réactions laissaient supposer. J’ai beaucoup apprécié cette conversation, mettant en relief son intelligence et sa personnalité.
Nous eûmes l’occasion d’aborder divers sujets liés au monde du BDSM, des différents profils qu’elle pouvait croiser parmi les soumis venus se présenter à sa porte à l’importance du feeling lors d’une séance, plus encore que l’éventail des potentielles pratiques, en passant par sa trajectoire personnelle et la manière dont elle avait intégré ce milieu, ses différents projets ou encore les aspects pratiques liés aux tournages qu’elle avait effectués en extérieur. Vinrent s’ajouter des thématiques plus générales relatives à la sexualité, aux stéréotypes de genre et à la progressive évolution des mentalités, à l’instar du succès remporté par les émissions de drag queen. Je ne sais plus exactement quand cela se produisit, mais je finis par porter la conversation sur le réchauffement climatique et nos perspectives d’avenir, avec un optimisme tout relatif.
Il fallait enfin que je m’apprête à repartir et retourner aux affres du monde réel. Je ne remercierai jamais assez Madame de m’avoir offert ce moment inoubliable. Etre un temps prisonnier dans son antre fut l’une des plus belles évasions qu’il m’ait été donné de connaître. Au plaisir de vous revoir.
Soumis C.