Un deux trois

Me voici me revoilà pour la troisième fois. 

Quatre jours avant le jour J : je suis en repos aujourd’hui et mon esprit vagabonde à penser enfin à lundi. Depuis quelque temps, l’idée de jouer avec des bougies me titillent. Ce n’est pas une énorme envie, mais il est vrai que c’est quelque chose que j’ai envie d’essayer depuis un moment. J’en ai déjà fait une expérience minimaliste il y a trois ans. Je n’en garde pas un souvenir sympathique, pourtant je suis certaine que techniquement  je devrais aimer, il est donc temps de changer ça. Puis je me dis que c’est tout de même une pratique qui nécessite d’etre parlé avant, alors j’écris un petit mail car je n’ai pas souvenir de l’avoir écrit dans le questionnaire la première fois, ça n’a jamais été une envie folle, juste une curiosité. Alors j’envoie…

Le jour J, le stress monte à mon arrivée à Paris, je me demande à nouveau pourquoi je m’impose ça ? –  parce que ça te fait du bien…Mouais je sais pas ! Je pense sincèrement à prendre rendez-vous avec un.e collègue psy, la mienne n’a pas l’air suffisamment au courant que je suis timbrée. 

15 minutes avant, devant l’immeuble, je me dis que c’est vraiment le pire moment à chaque fois cette attente, j’ai en même temps envie de partir en courant et d’y aller tout de suite.

14h57: Un homme unijambiste avec des béquilles m’accoste ! 

«  Bonjour  ! Promis  je ne suis pas méchant Madame ! » il a dû voir sur mon visage que j’étais apeurée et croire que c’était par lui. Non c’est pas vous, il y a juste  une dame qui m’attend avec un fouet au dernier étage de l’immeuble; c’est elle qui me fait peur ! « Je meurs de faim, vous n’avez pas quelque chose à manger ? »  Je lui donne la maigre monnaie que j’ai sur moi. Il me remercie, s’en va, j’appelle, et monte au dernier. Je me sens nettement moins stressée que les deux dernières fois. J’ai ma petite boule au ventre et les jambes un peu flagada mais à part ça, je me sens bien. 

Madame m’accueille, on discute de ma première expérience avec la cire. Quand j’y repense maintenant que j’ai vécu celle ci, c’était vraiment n’importe quoi ! 

«  J’ai une mauvaise nouvelle ? » me dit-elle. 

  • Ah bon ! Pourquoi ? 
  • Ça fait 10 jours que je n’ai pas tapé un cul ! 
  • Ahahahah ! Mais ça c’est une bonne nouvelle !

Évidement que c’est une bonne nouvelle ! Je suis la spanko la plus folle de toute la terre ! Si si, je suis convaincue qu’on peut me décerner ce prix ! 

(…) 

En réponse à sa question sur l’émotion que j’aimerai ressentir pendant la séance, je réponds : « Je veux avoir peur… ». Le  regard qu’elle me jette en dit long. Oh la la…J’aurais dû dire : je veux de la gentillesse ! Cela dit c’est vrai ! Je suis addict à la peur ! 

Je suis arrivée dans la salle de bain, quand Madame me fait  une leçon sur la recherche des brosses à dent. « ok tais toi et excuse toi ! » ça c’est qu’à pensé Justine qui a peur !- «  mouais qu’est ce qu’il me prouve que c’était là, la dernière fois ! J’ai regardé y avait rien ! » ça c’est Justine de mauvaise fois qui veut avoir raison ! Et celle qui gagne, c’est celle qui se trouve des excuses ! « oui bah j’étais stressée aussi ! » – « ah parce que là tu l’es moins ! » « Ouille ! » Mon sein est en bataille avec une main ! – mais euh on n’a pas commencé, c’est pas juste!je t’avais dit de t’excuser ! Mon cerveau est plus présent que d’habitude. Je les ai vus en deux  secondes alors que je promets que j’avais cherché… oui bon d’accord je n’avais rien vu mais je rappelle que ce jour là je m’étais trompée d’étage alors bon… une brosse à dents à côté, c’était bien trop petit. 

(…) 

Allez maintenant que j’y suis, j’ai plus hâte que peur, je toque à porte et me met à genoux. Madame arrive… elle commence comme toujours par s’attaquer à mes seins, je couine déjà. Peut-être qu’elle a raison et qu’ils étaient plus sensibles aujourd’hui, je ne suis pourtant ni en période ovulatoire ni en période post règle… Je ne sais pas, mon corps me surprend parfois. Elle me met le collier : j’en apprécie de plus en plus la symbolique. Puis je me fais tirer par les cheveux pour que je me relève… aïeuh !! 

Je la suis jusqu’au donjon, mi amusée, mi muette, mi inquiète… Madame prend une fine corde et commence à me fouetter avec. Je me retrouve ensuite compressée au niveau des côtes. J’adore les cordes, mais là je ne sais pas, je ne la sens pas cette histoire. Qu’est ce qu’elle va me faire ?

Elle me demande de monter sur le tabouret, et me tend le bras pour m’aider car JE LE RAPPELLE JE SUIS MALADROITE ! En fait, pas besoin du rappel, je pense qu’elle le sait très bien et que c’est même un peu pour ça qu’elle en joue !  Elle m’attache au plafond et puis tout à coups je la vois prendre des gants… Première pensée : ok je suis un punching-ball !  2eme pensée : elle va me mettre des coups de poing ?… ah non, elle me les mets à moi… oui bon je suis quand même un sac de frappe… Je  perds tout à coups la vue. Mon esprit est concentré sur le fait de ne pas tomber, mais elle m’empêche de me concentrer assez car elle ne cesse de m’embêter avec tout un tas de choses. Sa roulette de Wartenberg me donne envie de gigoter. Purée Justine concentre toi, ne gigote pas trop, tu vas tomber sinon ! Au moment où je pense ça : elle me dit que si je tombe, je risque de me fracasser les côtes. Je la hais…. Et je l’aime bien en même temps mais là, je la hais ! elle me fait rire aussi mais je ne peux pas rire… pas trop, ça semble trop risqué ! Je commence à avoir chaud ! Je crois que j’ai peur en fait ! Je sue à grosse goutte… Wooh Bravo j’ai peur ! 

« TREMBLEMENT DE TERRE ! » Elle secoue le tabouret. Ok elle veut ma mort prochaine... J’hésite entre pleurer et rire. Je ris, c’est plus simple ! Purée elle s’amuse tellement, ça s’entend, on dirait une gamine qui joue. J’avoue que ça me plaît bien. Parfois elle sort carrément du donjon où fait des bruits. Tous mes sens sont en alerte ! Mais voyons le bon côté des choses, au moins, elle a peu accès à mes seins à cause des gants….jusqu’à ce qu’elle me change de position…

Elle m’explique maintenant que quand une alarme affreuse retentira, il se passera quelque chose mais qu’elle ne va pas me dire quoi. Bon… elle va sûrement me frapper, je suis un sac de frappe donc ça serait étonnant que ce soit quelque chose d’autre,  maintenant reste à savoir avec quoi, comment, et où ? Je la vois mal utiliser un fouet dès le démarrage – remarque elle utilise bien des cannes à froid donc ça serait possible !  ou alors elle va faire bouger le tabouret, non aucun sens elle le fait déjà sans : TREMBLEMENT DE TERRE !! Aaaaaahhh au secours  elle recommence ! 

La sonnerie retentit ! SHLAK : PUT*** !!!! C’était pas un coups gentil ça ! Je pousse un cri, elle rit ! C’était quoi ? C’est trop lourd pour être une ceinture, pas assez pour être un Paddle… une Tawse ? Après 3 retentissements de la  sonnerie… Madame  confirme… « je ne suis pas sympa je te donne des coups de Tawse à froid comme ça, mais tu comprends tu m’as dit que la dernière fois tu étais à un niveau 4 avec la Canne » – « mais c’était même pas de la provoc, c’était vrai ! » oui… je me suis prise des coups de canne à en avoir le corps qui tremble et à en pleurer alors c’est vrai qu’en comparaison, j’étais à 4. Puis je suis maso, j’aime bien les coups de canne… enfin j’aime bien ! Non ce n’est pas vrai, je n’aime pas ça, mais j’aime bien quand même, c’est trop compliqué. 

La Tawse fait partie de mes instruments préférés : surtout donnée en rythme, ce qu’elle a décidé de faire quelques minutes après. Mais à froid, des coups aussi francs… ouille !!!!! Le conditionnement est parfait, chaque fois que retentit l’alarme, je me surprends à avoir peur et à anticiper la douleur des coups à venir, et de possiblement tomber aussi : bravo, pari réussi ! Elle veut maintenant me mettre des pinces sur les seins. Ouille c’est douloureux mais surtout mon esprit est divisé en trop d’informations différentes à gérer : savoir quand elle va me frapper, ce qu’elle va me faire, quand elle va créer un tremblement de terre, me concentrer pour ne pas tomber, d’autant qu’elle me tire vers l’avant avec, j’ai chaud, la douleur au sein est une information que mon esprit ne peux pas gérer en même temps que tout le reste. 

Elle me dit qu’on va jouer à un jeu avec des dés et que selon les chiffres sur le dé et leur ordre, choisis sans les voir, j’aurais le nombre de coups correspondant. Elle me répète plusieurs fois de lui faire confiance, qu’elle ne ment jamais en séance. Qu’elle pourra me montrer les dés ensuite. Mais je fais déjà confiance ! Et combien même elle aurait décidée de ne pas respecter ce qu’il y a sur le dé, qu’est ce que je peux bien y faire ? Ce n’est même pas si grave. Elle lance le dé et tente de me faire croire que c’est un grand chiffre. À vrai dire, je n’ai pas peur des coups de tawse même si c’est plus de 50… je connais; même si ça fait mal et qu’elle frappe plutôt fort, je sais que je peux les encaisser, non ce dont j’ai peur : c’est de tomber ! Donc je prie toutes personnes pouvant m’entendre pour tomber sur un petit nombre … et c’est effectivement le cas : le plus petit nombre possible : 11.

Elle n’a pas l’air d’y croire ! Moi si ! Ça me rappelle instantanément la fois où MK a joué pour la première fois avec moi à ce type de jeu. Elle utilisait un jeu de cartes avec nombre de coups et instruments et dans tous le tas, quelques rares cartes : mise au piquet !  j’ai pioché les 4.  Si on écoutait les cartes, je restais le reste de la séance au piquet avec à peine quelques tapes sur les fesses. Elle m’a dit : bon… on est d’accord qu’on ne va pas faire ça et faire semblant qu’on n’a jamais tiré ces cartes !?  Donc je ne suis pas plus surprise que ça d’avoir le droit à un double 1. J’ai de la chance au jeu quand il ne s’agit pas de gagner de l’argent ! 

Allez go ! Je les sens passer mais ça va…en plus j’ai eu ma petite vengeance : un strass de la Tawse a disparu… et non, il n’est pas dans mon cul ! 

Madame me détache…« Oh ça aurait été une position idéale  pour le fouet ça ! Hum… on verra peut être plus tard ! » une position idéale ? attachée au plafond ? elle est folle ! – Oui, mais toi aussi ! – Oui, mais moi je le sais depuis que je suis née, elle je le découvre ! 

Nous passons à l’étape d’après… Madame me dit que la première fois qu’on s’est vu, elle s’est occupée d’un de mes pieds, mais qu’on n’était pas d’accord sur le pied en question. Elle pense droit, je pense gauche. Je suis certaine qu’il s’agit du droit. J’ai encore le souvenir tout frais dans ma tête 

« pas grave, on va faire les deux… »  Purée… faites qu’elle dise ça pour me faire peur uniquement ! Please !!!!!!! Eh bah… NON ! Me voilà en position ventrale,  sur sa cage. Elle me donne un coussin et lache: « mais quelle impolitesse ! même pas ça te vient à l’idée de me dire Merci Madame ? » oups… « Pardon Madame ! » alors j’aurais pu dire merci… bon ok j’aurais oublié le Madame… mais je l’aurais dit si mon esprit n’était pas aussi occupé à se demander ce qui allait m’arriver. 

Elle ajoute :  « Tu cherches vraiment à ce que je te punisse ? Tu es tellement masochiste que c’est ce que tu cherches ! » Purée… ce genre de phrase me tue sur place ! 

Mais…petit rappel : avant de comprendre que j’étais maso, j’étais branchée sur les jeux de discipline (je le suis toujours !)  Donc évidemment que je cherche à me faire punir ! C’est pas conscient 90% du temps, mais oui c’est là ! Elle m’attache de partout : « oh madame, je veux expérimenter le bondage » dit-elle en se moquant de moi… Non, à vrai dire, là, je voudrais expérimenter mon plaid sur mon canapé, mais je crois que c’est trop tard ! Elle cale beaucoup trop bien mes pieds… Bon je suis fichue…Je me souviens à quel point ça fait mal et elle a l’air décidé à y aller vraiment cette fois… À cet instant : je la déteste donc  au plus au point !

« Ça va tes genoux ?-  oui… – Pardon ? – Oui madame ! – Ok tu me dis si tu as mal… enfin au genoux uniquement ! ». Purée mais elle m’agace à être drôle comme ça, je peux même pas la détester tranquillement trop longtemps !

«  tiens et si on mettait de la musique…. »

Quand la Playlist de Queen a été mise, j’avais tellement envie de l’insulter, il m’a fallu toute l’éducation de ma famille entière et ma mère qui me regarde dans ma tête avec son regard de folle ( oui ma mère est folle mais bon… vu l’état de sa fille, ça ne devrait pas étonner !) pour me retenir ! Le fait que je sois attachée à sa merci me dissuade beaucoup aussi je dois l’avouer !  J’ai cru qu’elle ne s’arrêterait jamais….J’ai crié comme une folle, j’ai essayé plusieurs fois de me dire : ça suffit Justine… lâche prise ! Mais à chaque fois elle changeait de rythme ! Je  n’y arrivais pas car l’alternance coups – chatouille me freinait pour me centrer sur ma respiration. Je préférais presque, j’ai bien dit presque les coups de badine aux chatouilles douloureuses ! Je me débattais comme une diablesse, en criant comme un goret ! Je me suis mise à détester la terre entière et surtout Queen d’avoir fait des chansons si longues. 

 Et en plus elle chante alors que moi je crie !        « Mama, oooooooh Didn’t mean to make you cry ! ». 

Moi de mon côté le Mamaaaaaa c’est plus parce que je l’appelle à l’aide ma mère là ! Il ne veut pas faire pleurer sa mère, par contre elle, elle veut me faire pleurer moi, visiblement ! Et à chaque fin de chanson : C’est bon elle va arrêter ! Merci la chanson est finie !!! 

La musique change, le son reconnaissable entre mille des chansons les plus célèbres de Queen démarre et elle s’extasie à l’idée de me faire souffrir sur une chanson de plus. 

Mais bordel !!! Cassez-lui son enceinte et sa badine avec …!!! 🎶Don’t stop me now ! 🎶 –  mais tais- toi Freddie ! 

Puis survient une pensée  : dit lui d’arrêter ! Supplique là ! S’il le faut ! Mais dis-lui ! – ça ne servira à rien; c’est une sadique; si je supplie elle va aimer ! – Ne lui offre pas ça ! – Alors dit lui Rouge ! Faut la stopper : rouge rouge rouge rouge ! – Mais c’est vrai je suis consentante !  je pourrais arrêter dès que je veux ! – Oui mais tu ne le feras pas ! –  T’es la plus forte Justine ! T’es capable d’endurer bien plus que ça, c’est juste un pied ! » 

« Aaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhaaaaaahhhhhhaaaaahhhhh ! » 

Elle vient d’enfoncer ses ongles sous la plante de mes pieds, la douleur est telle qu’heureusement que je suis attachée car j’en décollerais presque de la cage ! Je retire ce que j’ai pensé; je ne suis pas forte du tout ! – ah oui et pourtant je ne crois pas t’avoir entendu dire Rouge pour stopper ?

Elle explose de rire puis arrête. J’halète de douleur ! Faites qu’elle arrête ! Please ! Faites qu’elle arrête ! 

Elle s’approche de ma tête, me prends le bras, l’embrasse un peu, me masse aussi un peu, me laisse souffler quelques secondes… et s’en va aux toilettes… Je respire ! Ma main gauche s’engourdi. A force de gigoter j’ai bougé et mon bras s’est coincé, je le décoince doucement et le sang réapparaît dans ma main… Je suis stone ! Je ne vais jamais pouvoir terminer cette séance si elle ne laisse pas mes pieds tranquille… Elle revient, me caresse un peu les cheveux puis dis : « bon je vais quand même profiter de la position ». Je la vois prendre une canne. Elle peut frapper tout ce qu’elle veut tant qu’elle laisse mes pieds tranquille ! Elle s’attaque à mes fesses… Étonnement c’est plutôt plaisant, je réitère mais la canne sur mes fesses : on est bien à un niveau 4 encore ! on peut y aller plus fort – oups – mais ce n’est  pas le moment, faut varier l’intensité, j’ai besoin d’un peu de douceur; oui des coups de cannes sur mon cul c’est de la douceur ! Je n’ai  juste pas la même définition de la douceur que les autres… Puis, je suis désolée mais à une lettre près : douleur / douceur c’est la même chose ! Elle fait tourner la cage à un autre endroit et me dit : «  je voudrais pas trop t’épuiser avant la cire » trop tard ! Je suis à bout ! 

Et Freddie Mercury ouvre sa gueule !  désolée, je deviens vulgaire avec lui ! Mais il le mérite pour avoir chanté autant de chansons parfaites pour donner envie à Madame de s’occuper de mes pieds !

« Ah oui, j’ai pas oublié tes pieds ! J’ai pas fini ! » Je les hais ! Queen, Madame, l’inventeur des badines et moi d’avoir été assez idiote pour revenir ici ! Et elle recommence, et je recommence à beugler et à me débattre puis : 

STOP ! Ça suffit Justine ! Tu veux qu’elle arrête ? – Ouiiii mais je ne veux pas le dire; je suis au bout mais je ne suis pas complètement au bout ! – Alors arrête de bouger et de crier ! Lâche prise ! Plus tu te débats, pire c’est…- J’essaie mais je ne peux pas ! – Oh que si tu peux; tu peux tout ! Ferme les yeux ! Respire ! Concentre-toi dessus et oublie où tu es ! Oublie tout le reste ! Tu sais le faire ! J’accentue ma respiration, je me concentre uniquement sur ça, à peine commencé me voilà à n’être plus qu’une avec elle ! Madame continue à me frapper mais la douleur s’atténue ! Je ne suis pas dans ce corps, je ne suis pas dans ce pied, je ne suis plus qu’un souffle qui monte et qui descend… plus rien n’existe autour… 

Pendant qu’elle continue à taper en rythme, j’entends sa voix toute gentille : « c’est ça Justine que je cherche! que tu lâches ! Respire ! »

Elle peut parler…je ne suis plus là ! Elle change de pied, je continue à respirer, devant mes yeux s’affiche une bulle qui monte et qui descend en même temps que je respire, je suis cette bulle ! Je ne bouge plus…! Les coups qu’elle continue à me donner me paraissent lointains….je commence même à me sentir bien. La chanson s’arrête, Madame avec et je continue à respirer comme si ma vie en dépendait, puis je comprends qu’elle ne va pas reprendre, car elle s’approche de ma tête et je lâche tout. A ce moment-là, je sens les larmes qui montent ! Mais je les retiens. C’est trop tôt… Je n’ai pas envie de pleurer maintenant ! J’ai envie de laisser mon corps se reposer et de ne faire plus qu’un avec lui de nouveau. Madame m’embrasse la main, elle me la mord affectueusement, ça m’ancre à nouveau et je lui sourie : « c’est de l’amour de domina ça ! »… mouais allez  finalement je l’aime bien quand même ! Je ne la déteste pas du tout ! Si elle avait arrêté avant, je n’aurais pas vécu  cette intensité et ce moment de communion avec moi même, c’est pas mal de n’est plus qu’un souffle qui s’abandonne, et j’aurais loupé un sacré truc car au moment où j’écris ces lignes, je trouve que c’est un des meilleurs moment de cette séance. 

Je suis détachée, quand je me retourne, elle me tend un verre d’eau, je l’engloutis en un merci ! Puis un deuxième, je la regarde comme si je me réveillais d’un long voyage, elle me dit : « coucou ! Me revoilà ! » 

Ça me fait rire ! Je rigole… ça va nettement mieux ! Finalement j’ai encore de l’énergie ! Elle me demande comment je vais. Je vais bien en fait… Elle me questionne maintenant sur le prénom de la petite vache que j’ai sur l’épaule, je n’ai pas répondu car la question m’a surprise et que je n’étais pas vraiment reconnectée mais elle n’a pas de prénom si ce n’est le surnom que me donne ma mere et ma sœur : Meumeu.  L’origine de ce surnom vient de ma grande sœur, j’avais une dizaine d’années quand on a commencé à m’appeler comme ça.  Elle dit que c’est parce que j’aimais les vaches, mais c’est faux, j’ai commencé à les aimer après ça. C’est plus facile pour elle que de dire la vérité :  c’est parce que j’étais grosse. Le surnom est resté, tout le monde dans ma famille m’a appelé comme ça sans trop savoir que l’origine n’était pas géniale. Je détestais ce surnom et finalement au fil du temps, j’ai fini par l’aimer. Parce que je trouve les vaches rigolotes, qu’elles ont une symbolique forte et que ce tout petit tatouage m’évoque  l’acceptation complète de mon corps avec lequel je joue alors que je l’ai longtemps détesté ! ça me rappelle que je dois m’aimer quelque soit l’apparence que j’ai aussi et qu’une blessure peut aussi être une force ! Tous mes tatouages évoquent ça d’ailleurs, pour des blessures et des forces  différentes ! Donc elle s’appelle : Meumeu ! 

Je vais étonnement bien, on peut passer à la suite. Me voilà allongée sur le dos attacher à attendre que la cire se charge de moi. J’ai une légère appréhension, mais pas tant que ça. Par contre mon cerveau m’a un peu quitté déjà, d’autant qu’elle vient de passer quelque minutes à m’enduire d’huile et que ça m’a un peu trop détendu. 

 « y a différente couleur… bla bla bla bla température bla bla bla couleur ? » ….

  • Putain qu’est ce qu’elle a dit ! Je suis censée répondre quelque chose là ! Elle attend ! 
  • Tu ne connais pas tes couleurs, c’est ça ? 
  • Quoi ? Mais qu’est ce qu’elle raconte !? 
  • Je ne te dirais pas quelle couleur fait quelle température… 
  • Putain, je ne comprends rien ! Ne lui dis pas que tu n’as rien écouté au début… Elle a l’air d’attendre une réponse… vas y tente un truc !  «  Y a quelles couleurs ? » 
  • Non !  faut choisir les couleurs ! 
  • Ok j’ai du louper un truc, je dois donner une couleur je crois…
  • Tu veux que je choisisse ? 
  • oui vas y dit oui ! Oui ! 
  • Oui Madame ! C’est pas possible ! Je  pensais que ça allait finir par venir mais impossible ! Aucune amélioration !

Ouille, pourtant je jure que j’essaie ! J’ai même essayé de remplacer toutes mes pensées à son égard par Madame pour essayer de feinter mon cerveau pour lui faire croire que son prénom, c’est Madame. Mais c’est inutile ! Je le sais…. J’y ai réfléchi car ce n’est pas la première fois que ça pose un problème. À vrai dire je me sers même du Madame, Monsieur ou du prénom de la personne pour provoquer en général… D’ailleurs je l’ai fait juste une heure après avec : «  t’es à moins de 5? Oui Madame  ! ». Une fois, un de mes partenaires de jeu, voulait que je lui donne du : oui monsieur ! Je n’ai jamais réussi ! Le seul moment où il y a  eu le  droit c’est quand il m’a demandé si je me moquais de lui après lui avoir ri au nez et que j’ai répondu : oui monsieur ! Mais pourquoi je fais ça ?! Pourquoi je n’arrive pas à juste ajouter un Madame, Monsieur ou que sais-je d’autre derrière ! Ça me questionnait vraiment… alors je suis remontée dans mes souvenirs pour comprendre et j’ai trouvé…

Quand j’étais en primaire j’avais un enseignant qui me frappait ! Il me collait des gifles car j’étais étourdie et que je remuais un peu trop selon lui ! ( tiens donc ! ) et je devais l’appeler « Monsieur » ou « Maître » à chaque fin de phrase. C’était un vieux proche de la retraite. Je lui dois pas mal de mes traumas scolaires à ce salopard ! Je me rebellais quand même un peu…et  comment ? Bah j’ai fini par faire de ce « Monsieur » un vecteur de provocation soit dans la façon de le dire soit en ne le disant pas du tout ! Comme si c’était lui enlever le pouvoir de me soumettre à ce biiiiiipppp ( mot inapproprié pour un monsieur qui est sûrement mort en plus !). Je pense que ça vient de là car ma mère m’a dit qu’ensuite ( elle ne savait pas qu’il me frappait, elle l’a appris récemment au détour d’une conversation !) Je ne me laissais plus du tout faire par le corps enseignant quitte à avoir des petits ennuis. Je pense qu’en contexte D/s j’active ce vieux schéma ! Ce n’est pas conscient, mais c’est toujours présent, même si j’ai maintenant un profond respect pour la personne en face de moi ( en l’occurrence c’est le cas !) 

« Veux tu que je t’explique ce que je fais ? »   « Je veux bien oui… ».

Elle m’explique et ça tend à me rassurer beaucoup. Elle commence et Oh !! Mais c’est chouette ! On dirait que des petites aiguilles me transpercent le corps. Sur les flancs ça fait un peu plus mal, mais ça reste endurable,  mais surtout quasi instantanément, la douleur est surpassée par un plaisir certain. Je n’ai absolument jamais ressenti de plaisir, au sens premier du terme, lié à mes seins ! Ça me rend folle quand j’effleure certaines femmes ( certains hommes aussi d’ailleurs !) et qu’ils frissonnent de plaisir. Je ne sais pas ce que c’est, je laisse faire mais je ne ressens rien ! je suis obligée de dire à mes partenaires qu’ils n’ont qu’à me mordre ou les pincer très fort pour que je ressente un semblant de plaisir mais c’est un plaisir masochiste en réalité, ou purement psychologique du fait de me faire mordre, mais pas physiologique. Et là ? Mais mon dieu c’était donc ça le secret ? Fallait leur mettre de la cire chaude dessus pour que je ressente enfin quelque chose ! D’ailleurs c’est marrant car quelques secondes après, elle sort un vibro. Peut-être que mes petits cris étaient différents. Mais honnêtement j’en avais pas réellement besoin pour ressentir du plaisir. Ce moment m’a tellement revigorée après l’épisode précédent. C’était super chouette ! 

Puis… Madame s’approche avec un couteau… elle fait bien en sorte de me le montrer avant de commencer à racler la cire sur ma peau… Ok il suffit de pas grand chose pour me faire peur tout de même !- Elle l’utilise pour retirer la cire Justine arrête un peu de flipper !- Mouais je le sens pas cette histoire, elle va me poignarder ! – Euh… ça va pas la tête, c’est rien de plus qu’une lame de rasoir ! Par contre, ne bouge pas trop, on sait jamais ! Elle me parle en même temps, je commence à me détendre, quand soudain, elle me poignarde ! L’arme est factice …La peur de 5 secondes laisse place au rire : «  je m’en doutais ! » bah oui je viens de le penser ! Elle jubile d’avoir pu voir ma réaction : « juste pour ces 5 secondes c’est trop géniale, les yeux qui s’écarquillent ! ». Je dois avouer que j’aurais bien aimé y assister également. 

Elle me dit qu’elle peut faire des trucs chouettes avec la peur mais qu’on en a pas parlé avant et qu’elle préfère qu’on en reparle. En effet… mais j’imagine déjà le pire… Elle continue à me racler la peau… et à en mettre partout ( je suis désolée pour le nettoyage qui a dû suivre !)…

Aaaaahhhhhh – eh ça fait mal ! elle me lame les flancs ! «  ah oui ça c’était pas le faux couteau ! » ouiii ben je l’ai senti et j’en garde une légère marque quelque jours après comme si on m’avait griffé violemment…. Le pire c’est que le lendemain sous la douche, je l’ai découvert, je n’y avais pas fait gaffe avant et je me suis dit : mais à quelle moment ! Elle m’a griffée si fort pour faire une marque ? Avant d’avoir le petit flash de douleur en tête… ah non … ce n’était pas  des griffes, c’était la femme rousse sur moi avec le couteau…

Elle revient avec des bâtons de feu, je trouve ça trop beau ! Je ne suis pas sensée avoir peur ? Hum… bon ok un peu quand même ! La sensation de chaleur est sympa… les glaçons qui suivent aussi… 

ah non pas celui-là ! Celui là il fait maaaaaal ! Mon clitoris brûle de froid !!! Il est endolorie… Rah ce mélange de douceur et de sadisme me surprend à chaque fois ! Tout comme la  serviette brûlante sur le sein ! OUILLE ! 

Elle sort de la pièce et revient non sans essayer de me faire peur avec sa maudite badine ! 

« Tu es comment en terme d’énergie là ? » Ce moment allongé par terre m’a revigoré ! . « C’est pour savoir si on termine sur quelque chose d’intense ou de plus soft… »  Plus intense ? tiens elle va dépoussiérer ses fouets ? – Je vais bien ! 

Me voilà à nouveau debout… allez go, je me retrouve attachée à la croix.  « Oh tiens, je ne me suis pas trop occupée de tes seins aujourd’hui… ».  Je ne dis rien mais ma tête trahit mes pensées : elle se  moque de moi ! C’est pas parce que je ne l’écris pas que ça n’a pas eu lieu… je m’en souviens hein… 

Je suis à nouveau privé de la vue ! J’ entends le fouet qui claque ! 

Elle commence… et oh surprise !!!! Ce n’est pas la première fois que je me prends des coups de fouet. La seule et unique personne à m’avoir fouetté jusque là, c’est MK, ce n’est pas son instrument favori et j’ai toujours considéré que c’était le plus sévère de la panoplie ! Pour moi il est associé à un instrument de punition ! D’ailleurs Madame me dit qu’elle va finir par me punir pour je ne sais quelle raisons encore ( ouii je ne retiens pas toutes les menaces, j’ai dû oublier de dire Madame ou dire un truc du genre … je ne sais plus 😉). Je me prends souvent de ces coups maintenant, mais jamais comme ça ! La technique, je l’avais bien vue, est remarquable ! Je n’ai absolument pas mal. Elle me frôle à peine et c’est même carrément plaisant en réalité. Je suis vraiment surprise. Elle intensifie un peu… mais c’est doux ! J’ai retenu de mes bêtises de la première séance (c’est faux !) – Laisse la faire ! Elle s’échauffe, elle te connaît pas encore bien… elle doit y aller mollo, c’est plutôt rassurant ! Ne provoque pas…. 

« T’es à combien niveau intensité là ! » euh… si je dis un chiffre, elle va mal le prendre là… je peux décemment pas lui dire : 3 ! » 

  • Ça va ! 
  • Non mais en chiffre…
  • rooh elle me cherche là je vais finir par la provoquer hein ! 
  • Me dis pas que t’es à moins de 5 ?
  • Ok bah je ne le dis pas alors… 
  • t’es à moins de 5 ? 
  • OUI MADAME ! oups…. 

Les 4-5 coups qui suivent montent à bien plus de 5 ! Cela me fait rire et pousser des petits cris en même temps 😅 elle rit aussi ! 

« Non mais quelle insolence ! » 

Elle intensifie un peu les coups encore puis me frappe avec ce qu’elle appellera un accessoire de mamie… battoir à tapis ou triple cane ? Je ne sais pas mais j’aime bien ça ! Ça fait mal, mais c’est sympa ( complètement cinglé !) Elle me détache et me met un masque, puis me demande de me mettre face à elle , les bras levés. Elle reprend un fouet… ah c’est chouette je la vois. Enfin un peu… c’est  fun ce qu’elle fait sur mon bras. Elle me demande de les remonter. Je la feinte ( oui oui… j’avoue !) une fois le dos tourné pour aller chercher un autre fouet plus petit;  je les ai baissé complètement 2 secondes pour les relever ensuite. Pas vu – pas pris ! Mais rien que pour l’adrénaline, ça valait le coups ! elle me fouette l’avant du corps, c’est presque marrant 🤭 ( non non… je ne provoque pas !). 

« On va refaire le jeu avec les dés pour finir ». En bonne folle que je suis cette fois je prie pour que le chiffre soit suffisamment élevé ! 

64 ! Bingo ! Elle a l’air de penser que ça fait trop… oui bah oui techniquement oui ! mais on s’en fiche ! 

Je me retourne et elle commence… mais c’est une blague ? Oh!!  c’est un fouet !! faut fouetter avec, pas me faire des caresses !

« C’est pas moi qui compte ! » 

  • bah moi non plus…. Elle continue… 
  • Tu ne comptes toujours pas… Si je lui dis d’y aller plus fort, je prends un risque… elle continue… 
  • peut-être si je ne compte pas, elle va accentuer d’elle-même jusqu’à ce que je compte ?
  • T’attend quoi pour compter ! 
  • Ah parce que c’est commencé là ?  Oups ! 

Elle arrête le mouvement ! Elle rigole !  « Non mais quelle insolence ! Je suis trop gentille c’est ça ! » Elle vient vers moi pour me pincer mais je vois bien qu’ elle est plus amusée qu’autre chose.  « Tu  disais quoi ? – Madame, je ne  veux pas que ça aille trop vite, ça m’est déjà arrivé et je me suis brûlé les ailes ! – Alors moi j’y vais doucement ! Je respecte ça mais c’est impossible avec toi ! »

Je rigole car je me reconnais tellement !! Le nombre de fois où je dis : hum… on peut faire soft ?  Et que je finis avec les fesses bleutées de partout parce que bah… « non mais soft pas si soft… faut provoquer là ! »

Mais c’est justement pour ça que je me suis tournée vers quelqu’un de confiance et de pro ! Parce que ce que je viens de montrer là, c’est mon principal problème ! Je sais pertinemment que j’encaisse plutôt bien. En réalité c’est pas mon corps qui encaisse bien, c’est ma tête ! Et ça, mis dans les mains du premier inconnu, c’est risqué, extrêmement risqué ! Les spanko puristes sont pour 90% des adeptes de la fessée à la main classique ( attention moi aussi ! La sphère psychologique surpasse tout le reste ! Et si je devais choisir, il n’y a même pas de choix !) et assez peu acceptent réellement les instruments. Donc quand les hommes spanko trouve une spankee qui acceptent autre chose que la fessée classique à la main et qu’en plus elle encaisse et ne se met pas à gémir au bout de 10 minutes, ils ont énormément de mal avec les limites… et surtout quand ils ne switchent pas je dois dire ! Je n’ai jamais eu aucun problème avec quelqu’un qui switche ou qui a switché pour explorer, je n’ai donc jamais eu de problème avec les femmes… La plupart des autres ne savent pas ce que procure réellement les instruments utilisés ou très peu ! Et la sphère psychologique je n’en parle même pas.  J’en suis venu donc à refuser les instruments autres que domestiques avec n’importe qui, si je suis seule avec eux, trop risqué ! Je sais que j’ai besoin d’intensité; je sais aussi que j’ai besoin de quelqu’un en qui je peux avoir confiance les yeux fermés pour arrêter quand il faut et ne jamais abuser de moi. J’ai écrit cette phrase dans le questionnaire parce que 1. J’avais un peu peur et 2. Je voulais avertir dès le démarrage que j’encaisse mais mollo l’asticot, je reste un être humain. Je sais que ça semble évident et j’étais assuré d’avoir quelqu’un qui le comprend avant d’écrire mais les mots sur un site, ça ne me suffit pas tant que je n’ai pas rencontré la personne en vrai ; d’ autant plus que je sortais de ma zone de confort 😊 

Revenons à nos 64 coups de fouets…. Qui sont finnalement un peu dans ma zone sans l’être ! Ouille ! Ah bah voilà ! Je compte…. Un peu trop vite ! «  Non… tu ne comptes pas alors que le coups n’a pas encore été mis ! » oups… j’ai un peu trop anticipé ! « Je t’en mets 10 de plus pour ça ! ».  Oh J’aime bien ce ton plus strict ! Ça me fait des papillons dans le ventre. Note à moi même : se faire interner rapidement devient une  priorité ! 

Ouille 64 !!!  

Bon maintenant les dix coups supplémentaires… C’est une punition ça ? Bon d’accord ! Elle change de fouet… ça sent mauvais cette histoire ! Ouille ! 1 ! Ah oui l’intensité n’est pas la même, ça mord un peu plus…. Les 3 derniers sont plus francs et ressemblent donc plus à ce que je connais du fouet ! Ouille !!! 10 ! Elle vient vers moi et me répète ma petite provoc… je souris, elle aussi ! elle me prend dans les bras de dos… c’était un chouette moment… 

« C’est bon, j’ai assez travaillé ? Tu ne vas pas dire dans ton compte rendu que tu n’en as pas eu assez ? » je souris… Bah… non… qui a osé dire ça ? Pas moi en tout cas ! Pas comme ça ! et jamais je n’aurais osé le faire comprendre… Honte à celle qui a fait ça…😋

Elle me masse et me fait un peu mal pour finir : «  ah t’as cru que c’était un moment de calme ? » Je souris, fallait bien un peu pimenter le câlin. Reprise du câlin : Je me sens bien… comprise et reconnaissante ! et quand je ressens ça à la fin, c’est que vraiment il s’est passé quelque chose, je ne peux pas forcément le nommer, je ne peux que murmurer un petit merci.  Elle me retire le collier et me demande si je souhaite être seule. C’est rare que je dise oui, en général j’ai plutôt besoin d’un câlin et de douceur… la vrai, pas celle avec un l as la place du c. Mais cette fois je dis oui car si j’ai retenu mes pleurs tout à l’heure, là je sais qu’ils vont sortir et je préfère être solo et éviter qu’ils sortent dans le métro 🤭😉

Inanna m’amène un plaid tout doux qui sent la lessive et me couvre avec puis quitte le donjon en me disant de prendre mon temps. Elle est à peine sortie, je m’assois contre un mur; je regarde la pièce et… larguez les amarres, je me suis mise à pleurer. Aucune tristesse, aucune douleur; aucun excès rien… juste une vague de relâchement. Je m’arrête…puis je reprends. Je pense que  là par contre j’aurais besoin d’un câlin ! Mais je ne veux pas déranger, et puis j’ai aussi besoin d’être seul quelques secondes pour me reprendre alors je me pelotonne dans le duvet. Je lève la tête ! Allez tout va bien, je ne pleure plus, je suis par contre à nouveau complètement stone…. J’ai besoin de sentir l’eau sur ma tête ! Je me relève et je sors du donjon. Je m’y attendais pas, Inanna est juste sortie, je sursaute ! «  non promis; c’était pas voulu ! ». Elle me regarde et aussitôt elle me prend dans ses bras ! Je suis anesthésiée mais ce câlin m’apporte tellement de réconfort. Je vais dans la salle de bain, un peu… beaucoup pommée.

La douche me réveille même si je suis toujours sur mon nuage. Une fois sortie de là… nous discutons à nouveau et je suis enfin un peu plus moi que d’habitude et qu’au début et on discute assez longtemps. On parle de la peur et de mon accord pour aller plus loin. Je dis oui, elle me dit qu’elle ne peut pas me demander au début car je ne suis déjà pas dans mon état normal. C’est vrai et elle non plus ! La dame qui m’accueille et celle qui me fait sortir de l’appartement n’est pas tout à fait  la même ! Le changement est nettement plus subtile que pour moi mais je le perçois…ça se joue pas mal dans le regard d’ailleurs ! Celle qui m’accueille entre dans son rôle, celle qui me fait sortir en sort. Les deux sont très similaires et c’est plutôt rassurant mais elles sont différentes quand même. 

Moi au démarrage je suis une vraie pile électrique, à la fin, elle est déchargée ! Je me lève pour partir car je vois l’heure et je me dis que mince, on a bien discuté mais je ne veux pas abuser de son temps. Sur le pas de la porte; je ne sais pourquoi, je lui fais la bise et l’enlace rapidement. La première fois c’est elle qui me l’avait demandé et ça m’avait surprise, la deuxième fois non et à vrai dire j’y ai même pas pensé jusqu’au moment où j’écris ces lignes et là bah c’est moi ! J’ai perçu le micro signe d’étonnement, subtile mais bien là… avant d’accueillir tout de même. Une fois dans les escaliers, le fait qu’elle est montrée une petite surprise me fait penser : Pourquoi ? Qu’est ce qu’il t’as pris ! Je n’aime pas vraiment faire la bise, en plus ! Merci le COVID ! On la fait de moins en moins. Je la réserve qu’à mes proches ou à ceux qui tendent la joue, je mets jamais de vent ! Enfin si une fois dans mon ancien travail, avec une cheffe ! Hypocrite au possible ! Elle a voulu me faire la bise, et j’ai tendu la main ! Tiens d’ailleurs, je lui donnais du Madame à tout va à elle ! Mais c’était une façon de tenir la distance quand elle tentait de m’appeler par mon prénom. Voilà encore un exemple de moment où utiliser Madame n’était en rien un signe de respect chez moi ! Mon  cerveau m’a répondu : « je suis débranchée, mais j’avais juste besoin d’un dernier geste d’affection qui ne veut pas  dire au revoir ! Mais: MERCI ! Et la bise est parfaite pour ça. 

Je suis rentrée chez moi sur un nuage… le lendemain j’étais au sommet de ma forme, le surlendemain pareil, et aujourd’hui jeudi, j’écris ces mots en ayant l’impression de prolonger ainsi ces instants.