Un ballet de sensations intenses

Le questionnaire est long, ses questions méritent qu’on s’y attarde. Je prends le temps de la réflexion, je veux être sûr de mon choix.
Cela fait un moment que j’ai découvert le site de Madame, et je n’ai pas encore osé franchir le pas.
Mes expériences dans le BDSM sont assez limitées, quelques rencontres plus ou moins satisfaisantes, mais jamais dans un donjon, jamais avec une dominatrice.
Puis je me dis qu’on n’a qu’une vie, et qu’elle est faite d’expériences, d’aventures…

Je réponds donc aux questions, je sais que c’est important pour que Madame puisse orchestrer une séance idéale.
Sa réponse est rapide, et nous convenons d’une date pour la séance.
Je réalise que ça y est, j’ai franchi le pas : je vais me livrer entre Ses mains expertes. J’ai hâte.
Le jour fatidique arrive enfin, et je prends soin d’être à l’heure, hors de question de faire attendre Madame…

J’arrive quelque peu essoufflé à Sa porte, les étages sont hauts, mais la Justice Room se mérite. Madame m’ouvre en souriant.
Les formalités d’usage, un rappel des safe words et une douche plus tard, me voilà prêt pour la séance.
Je m’efforce de laisser le stress redescendre, et de me mettre en condition pour pouvoir apprécier tout ce qui va suivre.
Madame me bande les yeux et me guide dans le donjon. Je laisse mes autres sens s’exprimer pour découvrir cette étrange pièce…

Un doux parfum et une musique apaisante m’entourent, mais c’est le sens du toucher qui va devoir faire des heures supplémentaires.
Je me retrouve rapidement les mains suspendues à des chaînes et les jambes écartées. Ma respiration s’accélère, les choses sérieuses vont commencer.
Madame a prévenu, Elle est tactile. Madame n’a pas menti, et Ses mains explorent mon corps, alternant caresses, griffures et chatouilles.
J’ignore où Elle va frapper, et je tressaille à chaque contact. Madame rit à chacune de mes réactions, et semble beaucoup s’amuser…

Puis Elle s’éloigne, saisit un objet invisible et revient. Elle l’agite un instant à mes oreilles, il produit un tintement métallique.
Une sensation brûlante parcourt soudain mes côtes, et je comprends alors qu’il s’agit d’une roulette à pointes.
Je n’ai pas le temps de savoir si j’adore ou si je déteste cet objet que Madame l’applique prestement un peu partout, me procurant un ballet de sensations intenses.
Je tente de me soustraire à cet délicieuse torture, me tortillant vainement dans mes liens, ce qui fait beaucoup rire Madame…

A peine détaché, me voilà allongé sur le dessus de Sa cage. Mon répit n’est que de courte durée, car Madame entreprend immédiatement de m’y attacher solidement.
Mes pieds, mains, bras et jambes sont ainsi garnis de sangles et mes libertés de mouvement réduites progressivement à néant. Une minerve et une large ceinture complètent l’ensemble.
Madame profite de cette nouvelle position pour continuer son exploration de mes zones sensibles, et je ne tarde pas à gigoter sous Ses chatouilles impitoyables.
Après plusieurs minutes de tortures diverses, Madame décide de me rendre la vue, avant de me détacher à nouveau. Je découvre enfin la Justice Room de mes yeux…

Mes yeux s’habituent à la faible lumière, et je contemple les murs ornés d’innombrables jouets et accessoires. Devant moi, se dresse une croix de saint-andré, ma prochaine destination.
Mes pieds ont à peine touché le sol que Madame m’ordonne de m’approcher de la croix. « C’est pour ta sécurité, évidemment… », m’assure-t-Elle alors qu’elle m’y sangle fermement.
Un miroir judicieusement placé derrière la croix me renvoie mon reflet. Je n’ai guère le temps de profiter de la vue que mes yeux sont à nouveau bandés. C’est l’heure de la fessée.
Madame monte le son, et choisit une musique plus rythmée. Du Queen. Un très bon choix. Les martinets se mettent à danser, et je savoure chaque instant…

Au bout d’un moment trop court et trop long à la fois, la musique s’arrête et Madame décide de m’accorder un peu de repos.
Je suis bientôt enveloppé dans une cagoule et un sac de couchage en cuir. Dans ce cocon étroit mais confortable, je perds quelque peu la notion du temps.
Madame ne m’abandonne pas pour autant, et je sens Ses caresses à travers l’épaisseur du sac. Je n’ai aucune envie d’en sortir, surtout lorsqu’Elle s’assoit sur moi.
Les meilleures choses ont, hélas, une fin, et le terme des deux heures est déjà arrivé. Avant autant de soin qu’Elle m’a fait entrer dans la séance, Madame me ramène à la réalité…

Nous discutons de la séance autour d’un café, étape essentielle après une telle activité. Nous échangeons sur nos impressions à chaud, sur ce que j’ai préféré. J’ai tout adoré !
Bien qu’ayant été tout au long de la séance à Sa merci et totalement vulnérable, jamais je ne me suis senti mal à l’aise ou en danger.
Je remercie chaleureusement Madame de m’avoir accordé de son précieux temps, et je redescend les escaliers vers la triste grisaille parisienne.
J’ai hâte de pouvoir renouveler l’expérience, et je me demande quels délicieux supplices m’attendent encore dans la Justice Room…

F.