Première séance pour Pi l’Irrationnel
Nous y voilà, je suis devant l’adresse donnée, il est 11h58, j’attends patiemment et nerveusement le midi pile pour pouvoir entrer dans l’immeuble. Une volée de marches m’attend, je ne me rappelais pas que les étages parisiens étaient si rudes, je suis essoufflée, c’est long, je vais faire attendre Madame, monte plus vite.
En effet, Madame m’a attendue mais elle sait me mettre à l’aise c’est notre premier rendez-vous, je suis une débutante avertie, c’est ma première vraie expérience de masochiste, je suis nerveuse, je bafouille. Madame m’énonce les conseils pour la séance, respirer, se détendre, communiquer et ne pas oublier les safe words. Cela ne va pas être évident, je suis une anxieuse de nature avec une mémoire en rade dès que je stresse, mais je fais bonne figure en blaguant.
Salle de bain, ablution, je toque à la porte signifiant que je suis prête, Madame ouvre la porte et me pince le téton avec un sourire et repart aussitôt en me disant quelque chose, flute je n’ai pas compris ce qu’elle a dit, surement mon premier ordre, réfléchis vite, tu suis ou tu restes immobile ?
Je suis le mouvement, je me fais l’effet d’un petit chiot effrayé et excité qui suit un nouveau maitre. J’entre dans l’antre, le donjon, je n’en mène pas large, J’ai à peine le temps d’explorer la pièce du regard que je me retrouve avec un collier autour du cou, c’est étouffant, respire ; des bracelets viennent orner mes poignets, mon cœur s’accélère ; Madame me cerne, m’explore, m’enserre dans ses griffes tout en me parlant d’une voix douce et bienveillante, j’ai besoin d’être rassurée, merci Madame. Je me sens comme un oiseau capturé dans les serres d’un magnifique aigle royal, mon cœur bat la chamade, mon souffle s’accélère encore plus.
Je n’ai pas eu le temps de dire ouf que je suis attachée et en position de Y bras tendus vers le ciel, cagoulée, masque sur les yeux. Madame va pouvoir travailler tranquille et moi me concentrer sur mon lâcher-prise. Elle passe de longues minutes à taquiner mes tétons, les pincer, elle explore chaque centimètre de ma peau nue, cherchant mes points faibles qu’elle trouve rapidement, par moment elle part chercher un accessoire et l’applique sur la peau à sa merci, j’avoue ne pas savoir combien d’instruments Madame a utilisé sur moi, les pinces à tétons c’est sur, les martinets aussi. Je gémis, je lâche des ouch (mauvaise idée), je me tortille, mes sens sont déjà submergés, je serre les cuisses, je lâche un petit râle de plaisir, et encore, encore, les râles augmentent jusqu’à la jouissance entre impacts, effleurements, caresses, pincements ravissements et extase.
Je suis libérée de la position du Y, Madame entreprend de me taquiner détachée, je me crispe, je tente de fuir les mains qui m’explorent, pas par douleur ou peur de ce qu’elles me font mais par peur de mal réagir à la pression, je l’ai dit à Madame je ne suis pas une soumise, attention danger, je lance le mot « orange » signifiant que c’est un peu trop. Madame respecte le safe word et m’enserre moins dans ses griffes, les taquineries deviennent des caresses. Elle s’éloigne et je l’entends s’affairer. Je souffle, j’oscille sur place toujours aveugle, debout, attendant le cœur battant ma prochaine épreuve en écoutant les bruits, cherchant des indices.
Me voilà le torse allongé sur la cage et les mains attachées à celle-ci, les fesses à disposition pour Madame et je fais la connaissance de la badine, j’en ai peur, je l’ai dit. L’instrument claque sur mes fesses, je sursaute ; les petits coups s’enchainent, j’essaie de garder le rythme et d’apprendre à « danser », je grogne, ça fait mal et en même temps ça m’excite, ça réveille la bête en moi, mes fesses dansent maintenant au rythme de la frappe qui alterne avec des caresses et taquineries, à un moment je me surprends même à balancer mes reins vers l’arrière en cherchant son contact. Je respire bruyamment, Madame est contente, elle voit que je prends du plaisir, beaucoup de plaisir, à une pause elle va chercher un petit sablier qu’elle met devant moi, deux minutes top chrono non stop sur les fesses me dit elle. Mon esprit panique mais je blague toujours « Ai-je le choix ? » « Bien sur, me réponds elle, tu peux arrêter quand tu veux. »
Je ne veux pas arrêter, ma bête ne veut pas arrêter, elle veut jouir encore et encore.
Comment deux minutes peuvent à la fois paraitre une éternité et sembler trop courte. J’ai joui encore et encore, avec la dextérité de Madame à la manœuvre la badine a fait son œuvre, je suis toute mouillée, j’ai l’impression de dégouliner sur le sol, mon corps n’est que plaisir, je m’arcboute, mes bras tirent sur les attaches, ma bête grogne, crie, rue, jouie. La badine est partie, Madame aussi, je reviens sur terre doucement.
Une douleur s’empare brutalement de mon postérieur, Madame passe un glaçon sur mes bleus naissant, le plaisir fait place à la douleur rapidement, une nouvelle vague de plaisir me submerge.
Dernière épreuve, me voilà attachée à la croix de Saint André, yeux bandés j’attends mon nouveau tortionnaire ; il fait son entrée dans un bruit fracassant, à la vitesse du son il a claqué derrière moi. Je n’en mène pas large, le fouet, mon cœur hésite entre s’arrêter ou s’emballer, mes tétons se rappellent à moi avec une douleur aigue, les pinces sont lourdes, je pense que j’ai hérité de poids.
Le reste de l’histoire restera entre le fouet, Madame et moi.
Le doute n’est plus permis je suis bien masochiste.
Merci Madame pour ces Plaisirs Partagés et votre bienveillance.
Pi l’Irrationnel