Miaou biscuit et bloc de yoga
Note d’Inanna Justice :
Souvent quand on pense d’une séance BDSM, on a une image plutôt sérieuse en tête : une femme strict, un·e soumis·e à genoux, un lieu sombre. Bien que je fais pleine de séances dans ce cadre, je m’adapte toujours en fonction de la personne en face de moi. Pas tout le monde cherche du sérieux chaque fois qu’on joue 🙂
En ce jour de grève, me voilà devant chez Inanna. Je n’ai aucune idée de ce à quoi je dois m’attendre. Depuis hier je me demande de quoi j’ai envie.
Ai-je envie d’avoir peur…? Oui, comme toujours ! À part ça, j’aimerais m’amuser ! Mais surtout j’ai envie de me sentir contenue.
Pas forcément par le bondage ; même si quand même, un peu ; mais par la connexion avec la dame en face de moi. Ces dernières semaines ont été un petit peu compliquées personnellement. J’ai déjà lâché prise ! Mais là j’ai besoin d’une main de fer dans un gant de velours. Une sorte de douce fermeté, ou de cruelle douceur, qui me ferait me sentir bien et petite à la fois.
Hier j’avais hâte de voir Inanna et de jouer ! Ce matin pourtant, je me suis réveillée avec mal au ventre ; et mes règles n’avaient rien à voir avec ça, pour une fois ! J’avais un mal de ventre de stress. C’est marrant : avant j’avais peur de ce qu’elle allait pouvoir me faire, de tomber sur une folle qui me ferait vraiment du mal. Maintenant que je la connais mieux, je n’ai plus peur que ce soit une folle qui me fasse vraiment mal. Non… j’ai peur parce que je sais que c’est une folle qui va me faire mal, tout court.
10 h 53… je suis devant le donjon à attendre et je ne tiens plus, j’envoie un SMS pour demander si je peux monter.
« OK »
Je monte… la boule au ventre mais aussi un peu contente de retrouver ce lieu qui commence à m’être de plus en plus familier.
Arrivée au quatrième, je toque à la porte. Petit délai avant que Madame m’ouvre…
Elle est en chat !
Je ne m’y attendais pas, j’explose de rire. Elle m’accueille par un « Miaou » pendant que j’entre dans la pièce. Elle se met à me griffer et à me câliner, comme un chat sur mon épaule ; j’accueille griffes et caresses et lui souris, reprenant mon fou rire.
L’émotion de l’accueil passée, nous discutons un bon moment avant que je migre dans la salle de bain pour entamer cette nouvelle séance. Le fait d’avoir discuté m’a détendue, même si tout au long de la discussion je sentais que je n’étais pas tout à fait dans mon état normal.
Douche finie, je toque à la porte et j’attends à genoux.
Elle était dans le donjon quand j’ai toqué : je l’entends arriver de loin et ouvrir la porte. La première chose que je vois ; mise à part elle :
Elle a une cagoule et un masque dans la main !
Deuxième chose : sa main s’approche de mon sein gauche. C’est une habitude ; je souris, elle sourit, la connexion se crée et elle m’enfile la cagoule sur la tête avant de me priver de la vue.
Elle recommence à jouer le chat. Je souris.
« Miaou ! J’aime les biscuits ! Tu aimes les biscuits ? » me dit-elle en mimant des patounes de chat qui me tambourinent la poitrine. Sacré chat ! On dirait plutôt des patounes de tigresse ou de lionne, au vu de la force, mais… oui j’aime les biscuits ! Même si pour l’instant ça fait surtout mal.
« Relève-toi, suis-moi en mettant ta main sur mon épaule. » Je la suis jusqu’au donjon, privée de mes sens. Une fois dans la pièce, je sens des cordes râper ma poitrine et mon corps ; elle fait tomber les cordes à mes pieds ; je sursaute !
Elle rigole : « J’ai rien besoin de faire avec toi ! »
« C’est trop facile », lui dis-je en souriant de mes propres réactions.
Elle ramasse les cordes et commence à m’encorder la poitrine et la cage thoracique. J’adore vraiment cette sensation des cordes sur ma peau. J’aime moins ses mains attirées par mes tétons sans arrêt, ou quand elle tire d’un coup sec, manquant de me faire tomber. Ce début de jeu est à la fois sensuel, contenant et douloureux. Elle commence maintenant à m’attacher les mains puis à les monter au-dessus de ma tête. Les liens de ma main gauche sont trop serrés ; j’essaie de tourner la main pendant qu’elle continue à serrer ma poitrine pour voir si je peux avoir un meilleur positionnement. Non ! Je pense que dans 30 secondes à peine il n’y aura plus de circulation sanguine dans cette main.
Je vais lui dire… pile à ce moment elle descend mes mains pour modifier l’attache :
« Je recommence tes mains, tu vas rester un long moment comme ça ! » J’aime énormément ça ! C’est ce qui fait que j’ai réussi à me sentir en sécurité si vite en jouant avec elle. Ça paraît un détail à peine remarquable, mais elle n’oublie jamais la sécurité : régulièrement elle vérifie la chaleur de mes mains quand on joue dans des positions potentiellement dangereuses. Je sais que, derrière l’amusement et la cruauté feinte, elle ne me laissera jamais dans quelque chose de vraiment dangereux. Le constater m’aide énormément à lâcher prise et à oublier mes peurs. J’aime qu’elle me fasse croire que je suis en danger parce que justement je sais qu’elle maîtrise au maximum ce danger, même si le risque zéro n’existe pas.
Me voilà attachée au plafond ; je sens des cordes autour de mon corps et de ma tête. N’ayant pas vu le donjon depuis le début, je ne sais pas vraiment où je me situe ; j’ai perdu la notion de l’espace autour de moi. J’essaie tout de même de m’orienter au son qu’elle produit.
Que va-t’elle me faire maintenant ?
Elle me bâillonne, puis tourne autour de moi…
BOUM !!
Je sursaute ! Elle a frappé quelque chose pour me faire peur ! Ça marche !
« Bon, je vais te laisser réfléchir pendant des heures ! Je m’en vais ! » Elle quitte la pièce.
Je ne suis pas très patiente, surtout que je peux encore bouger le bas du corps ; très vite je commence à gigoter un peu.
« Roh, contiens-toi Justine ! Elle va revenir ! »
Je l’entends revenir.
Bien sûr que tu l’entends revenir, elle ne va pas te laisser là comme ça ! C’est quoi ce bruit métallique de psychopathe ? Des couteaux ? Non ! Sûrement des griffes ? C’est un chat !
« Humm, hummm… » : ça c’est moi qui gémis de douleur face au raclement de ses grilles sur mon corps, mes fesses et surtout mes seins.
Comme à son habitude, elle s’attarde beaucoup sur mon sein gauche, sauf qu’aujourd’hui il est plus douloureux que le droit : il me lançait légèrement ce matin déjà. Je gémis beaucoup et puis je me surprends à rire ; m’entendre rire me fait du bien même si ça fait mal, alors tout ça se transforme en un mélange de rire et de gémissement.
« J’aime bien que tu gémisses et que tu ries en même temps », dit-elle en jouant avec les pinces qu’elle m’a mises sur les seins. Je gémis et ris de plus belle.
« On dirait une gamine qui joue ! Tu te crois dans la cour de l’école ! Tu t’amuses. »
Bah oui que je m’amuse ! J’ai mal mais je m’amuse ! Sinon je ne viendrais pas ! Faut être folle pour venir juste pour avoir mal ? – Comment ça, je viens pour ça ? – Roh mais non… pas que ! »
Un bruit… un coup sur les fesses avec un objet en cuir non identifié.
« Hum… sympa ! »
« Non Justine ! Pas sympa ! C’est censé te faire mal ! »
Plusieurs coups sur les fesses.
« Ah ça j’aime bien ! »
« Ouais, attends, elle n’a pas fini avec tes seins ! »
« Aïe !!! »
« Tu vois, je te l’avais dit ! »
Les griffes me lacèrent la peau ! C’est à la fois plaisant et douloureux.
« Tu as fait une bêtise la dernière fois Justine ! Tu t’en souviens ? Tu as dit que tu n’accepterais pas ta punition ! Tu vas l’accepter maintenant ? »
Oh ça c’est méchant ! Elle se sert des bêtises de Sophie en vidéo ! Hum… méchant mais drôle ! Puis de toute façon je ne peux pas lui répondre avec mon bâillon sur la bouche !
« Mais tu es trop petite ! Alors j’ai décidé que j’allais t’agrandir ! Je vais t’écarter les membres pour que tu deviennes très grande ! »
Je m’imagine déjà torturée jusqu’à ce que mes jambes deviennent élastiques !
« Mets-toi sur la pointe des pieds ! »
Oh là là, j’ai peur !
Ouf ! C’est bon ; elle a juste décidé de m’agrandir : je me retrouve affublée d’une paire de sandales montantes de fortune en bloc de yoga scotchées à mes pieds !
Les douleurs reprennent. Après m’avoir retiré puis remis aussitôt une pince sur le sein gauche, je crie ; elle rit, me tord le sein, puis me demande : « Il est sensible celui-là aujourd’hui ? » Je fais signe que oui.
« Oh… on va la laisser un peu tranquille… pour l’instant… »
« Oui ! » Enfin plutôt… « hummmm… », j’ai toujours le bâillon.
Ne la crois pas un instant ! Je le sais : dans deux minutes à peine elle va lui faire mal à nouveau.
Elle me détache peu à peu puis retire le masque qui m’empêchait de voir. Je garde toutefois bâillon et cagoule. Je sens que je me suis bavée dessus à outrance mais elle n’a pas encore décidé de me l’enlever. Le donjon apparaît enfin ainsi que le regard espiègle de Madame.
« T’as vu comme tu es grande ? » Elle m’attache maintenant les pieds et chevilles entre elles.
« Maintenant marche ! »
Hum… OK, elle a prévu un peu d’humiliation ! Il y a une Justine rebelle en moi qui déteste ça et qui s’affronte avec celle qui trouve ça vraiment très drôle. C’est celle qui trouve ça drôle qui gagne, bien que l’autre veille au grain. On ne sait jamais…
Je commence à marcher doucement.
« Oh là là ! T’es vraiment maladroite ! On dirait un mec la première fois qu’on le met sur des talons ! »
« Moui, les talons, c’est pas un problème ; c’est les chaînes le souci !»
« Roh, elles sont mal mises ! On va les refaire… »
« Moui on pourrait décider de les enlever – Tu rêves ma belle ! »
Une fois mes sandales à la nouvelle mode bien ficelée, Madame constate l’étendue des dégâts de bave de mon bâillon ! Dans sa grande générosité, elle décide enfin de me le retirer ainsi que la cagoule ; elle m’essuie même le visage, dis donc !
« Marche ! Fais le tour de la pièce ! »
Me voilà parfaitement ridicule à tourner autour de la pièce pendant qu’elle m’encourage à aller plus vite, tel un poney avec sa cravache à la main chaque fois que je suis à sa portée ! La voir rire calme la sadique dans ma tête qui était en train d’inventer les meilleurs moyens de vengeance possible…Mais finalement je ris également.
STOP !
Je m’arrête.
Pincement de mes seins !
« Biscuit, biscuit, biscuit !!!! » ses patounes sont réapparues.
« Au secours !!!! Ça fait mal !!! »
« Tu vois, je t’avais dit qu’elle ne laisserait pas tranquille ton sein ! »
Et revoilà ses griffes. Elle a dû m’entendre quand je pensais vouloir une main de fer, elle a littéralement une main de fer ! J’attends encore le gant de velours par contre… !
« Va te mettre contre le mur ! »
Je suis un peu paumée, je sens que mon cerveau se déconnecte peu à peu… Je me dirige donc vers le mauvais mur ; elle me redirige.
« Je vais te mettre des coups de canne mais avant faut chauffer un peu tes fesses… je ne suis pas du genre à te mettre des coups de canne à froid moi ! »
Mon regard et le sien en disent long sur l’ampleur de ce mensonge…
Elle m’attache au mur, bras en croix, et colle une pièce de 50 centimes au mur.
« Tu vas voir, ça va être marrant ! Enfin pour moi… (non, pour moi aussi !) On va mettre 10 minutes et on verra combien de fois elle tombe… Tu seras puni pour chaque fois où elle tombe. »
Elle vient à peine de la mettre que la maudite pièce tombe déjà !
« Hey ben ça va être long ! »
« Oui Madame ! Pardon Madame ! »
La pièce est remise en place… elle glisse sur mon nez, je n’arrive pas à la maintenir en place… et elle tombe à nouveau. Deux fois… trois fois…
« Je n’y arrive pas, j’ai le nez trop mou ! »
« Tu as le nez trop mou ? »
« Oui… il est tout mou, ça veut pas tenir ! »
« Non mais tu te moques de moi ? »
« Mais non, pas du tout ! Il est vraiment tout mou ! »
Elle rit de ma bêtise, qui est pourtant parfaitement vraie. Ah ahah.
La pièce cesse de tomber… et Madame joue maintenant du tam-tam sur mon corps avec des martinets de plus en plus lourds et de plus en plus sympathiques !
Hum… c’est trop chouette…
Elle prend maintenant une cravache…
hum, c’est moins chouette !
« Mets ton sein de profil comme ça pour que je puisse le toucher ! » Je crie !
« Voilà, c’est mieux ! »
Hum… c’est vraiment moins chouette !
Hey mais la pièce est collée à ton menton ! C’est de la triche ! T’as appuyé tellement fort qu’elle tient toute seule ! J’ai vu !
« Oh purée ! Mais c’est pas juste »
Elle la remet sur mon nez trop mou … elle tombe !
« Justine, t’es vraiment nulle ! »
Je ris et fais signe de la tête que oui. C’est la première fois de ma vie que quelqu’un me dit que je suis nulle et que ça me rend heureuse ! On se regarde et nous nous faisons un micro câlin de tête, comme deux chats qui jouent.
La pièce tombera encore deux fois ensuite… parce que ma folie me fait parfois rire quand on me frappe un peu trop fort et ça fait tomber le dispositif.
Elle installe maintenant mon prochain lieu de supplice pendant que j’attends… Elle me détache maintenant ; on se regarde avec intensité. J’aime ses moments de transition où on se regarde ! Je me noie dans ce regard qui résume tout ce qu’on est en train de faire sans un seul mot. Il est intense, brillant, lumineux et un peu fou. Avant je fuyais son regard, maintenant je le cherche par moments, en essayant de faire passer dans le mien tout ce que je ressens car je perds peu à peu ma capacité à pouvoir parler. Mes mains sont détachées mais mes sandales de fortune et mes chaînes aux chevilles sont toujours bien présentes pour me déplacer. Je dois me pencher sur cette nouvelle balançoire suspendue.
C’est plutôt confortable… mais il est maintenant temps de payer avec les cannes de Madame pour mon nez trop mou ! Je reçois des coups de 6 en 6 de chaque nouvelle canne, parfois espacée, parfois moins ! Malgré la symbolique que cet objet représente pour moi et la douleur des stries sur mes fesses à chaque coup, je ne peux m’empêcher d’être contente. Je crois que c’est la première fois que l’intensité me convient bien au démarrage et que la cinglée en moi ne se dit pas :
« Bon, je ne suis pas en sucre ! Faut frapper plus fort ! ».
Elle a compris que je n’étais pas en sucre ! ( moui je trouve que je suis bien trop docile en ce moment, alors je provoque dans cet écrit…)
« Tu me donnes envie de m’exercer encore plus ! »
« Hum… si mon cul peut servir à se perfectionner, je me dévoue ! »
Elle dit maintenant qu’elle va me fouetter.
Hum… d’accord ! – Elle ne t’a pas demandé ton avis en même temps.
Elle prend un joli fouet et dit qu’elle ne s’en est pas encore beaucoup servi, en le faisant claquer… brrrr… Et elle commence… hum… c’est fort plaisant tout ça… je me sens rudement bien ! Il lèche à peine ma peau puis mon dos puis à nouveau mon bassin et mes fesses. À nouveau, je suis épatée… et pile au moment où Miss Brat vient me dire dans ma tête :
« Bon, elle passe à la vitesse supérieure maintenant ! »
Je la vois se déplacer vers un fouet en cuir. Elle m’entend dans ma tête ou quoi ?
Je ris elle aussi ! On s’est comprise.
« Oui, je préfère le cuir ! »
« Il était nécessaire de changer de fouet, je crois ! »
« En effet ! »
Celui-ci est nettement plus cinglant et j’hésite entre adorer ça ou me dire que finalement l’autre était suffisant hein…
Ouhh elle accélère… Ouh l’intensité ! Oh purée que ça fait mal !
J’ai l’impression que des centaines de langues de feu me lèchent le corps…
Ma respiration s’intensifie…
Elle arrête, me caresse le dos et la tête, ma respiration se calme puis elle reprend plusieurs fois ce rythme :
coup – douceur – vérification de mon état.
Je vais très bien ! Je veux qu’elle continue ! Je veux qu’elle m’emmène au bord du précipice…
Elle reprend… je respire fort, très fort… devant mes yeux il n’y a plus qu’un ballon que je gonfle et dégonfle à la force de mon esprit… Jaune : il est dégonflé ; bleu : il est gonflé… jaune – bleu – jaune – bleu… Aaarrrrr – jaune – bleu !
Sur cette balançoire mon corps se balance au rythme des coups et du ballon qui se gonfle et se dégonfle.
Jaune – bleu – jaune – bleu !
Mes jambes se mettent à trembler : le ravin est proche, mais le ballon se gonfle et se dégonfle, alors je ne peux pas tomber dedans.
Je ne fais plus qu’un avec ce ballon et m’imagine Inanna ne faire plus qu’une avec son fouet… puis qu’une avec son fouet, mon ballon et moi !
Ma jambe droite vibre tandis que la gauche accompagne le souffle de ce ballon jaune et bleu au rythme de la balançoire et des coups de fouets.
Jaune – bleu – jaune – Shlak !
La lame du fouet s’arrête, Madame revient vers moi ; elle me touche doucement le dos, puis les cheveux… le ballon s’est envolé dans un nuage avec toutes mes pensées. Je me sens tellement bien. Elle me détache peu à peu ; je me relève quand elle le demande uniquement. Je n’ai plus de pensée. Elle pourrait me dire d’aller danser nue dehors sous la neige (bon ok il n’y a pas de neige, mais un peu d’imagination !) que je le ferais. On retire mes sandales. Et Madame me fait un câlin dans le dos. Elle me fait rire mais mon cerveau est parti et je n’imprime plus. Je ne m’en souviens pas mais je sais que je veux lui répondre : « Merci Madame ! » Et rire en même temps ! Elle a compris et le dit à ma place : « Merci Madame ! » dit-elle en riant.
« T’encaisse super bien… hum… je ne sais pas mais pour l’instant je sens les larmes monter et le combo canne + fouet m’envoie le signal : aftercare nécessaire ! »
On se regarde et on se prend dans les bras l’une l’autre. Je l’accroche à moi comme à une bouée et lui murmure au creux de l’épaule : « Merci, c’était super ! »
« Tu as dit quoi ? »
« J’ai dit : merci, c’était super ! »
« Merci à toi…Bon maintenant on part sur quelque chose de plus intense ! ». Ah ah ! Elle ne s’arrête jamais dans le mindfuck, j’adore !
Elle range ce dont on vient de se servir pendant que je file boire un verre. Sortir du donjon dix secondes et boire m’aide à reprendre mes esprits. Elle a un cellophane dans la main et me voilà, tel un ver de terre empaqueté dedans par terre. Elle me regarde de toute sa hauteur et me monte dessus ! Oh purée j’avais oublié que j’adore quand elle fait ça !
Aïe ! Aïe ! Aïe… oui ça aussi, mais moins ! Aïe !
Elle me met un bâillon dans la bouche et une nouvelle cagoule puis prend une badine et se charge maintenant de frapper en rythme l’avant de mes cuisses.
« Tu veux que je mette du Queen ? Je sais que tu aimes bien. »
Je ne réponds pas à cette taquinerie qui me rappelle un « horrible » souvenir.
Ouh je vais avoir des bleus ! Oui !
Elle me laisse un petit peu profiter du bondage… elle est à côté de moi mais j’ai des chaînes sur le corps… Ancrage express ! mon cerveau se rallume à la vitesse de l’éclair ! Ça m’a déjà fait ça une fois ! Mille milliards de pensées arrivent en même temps en moi ; c’est étrange, tellement il y en a, j’arrive à peine à les accrocher…
Inanna s’éloigne puis revient… elle me met quelque chose autour du cou…
un collier ? C’est vrai que je n’en ai pas depuis le début… Pourquoi d’ailleurs ? Flash du début de séance : parce que t’es pas une soumise ? …Mouais ça dépend, après la séance de fouet, je le suis à 3000 % là – on s’agenouille où ?! – Puis c’est un symbole ! Parce qu’elle allait utiliser des cordes et que c’est pas pratique ? Parce que bla bla bla et bla bla bla… et bla bla bla bla… une idée en chasse une autre…
Parce qu’ on s’en fout Justine ! Concentre-toi sur celui qu’elle est en train de te mettre là !
C’est bien un collier ! Pourquoi un collier à la fin de la séance… oh ça gonfle !! Elle m’étrangle ! Ah bah voilà ! Ce n’est pas n’importe quel collier ! Flash d’elle avec ce collier autour du cou dans une vidéo, flash de moi qui regarde ça et me dit : « Oh c’est trop cool !! » Oui c’est trop cool jusqu’à ce qu’elle décide de me le mettre à moi !
Est-ce que j’ai peur ? Non pas du tout ! C’est surprenant mais absolument pas. Je suis en entière confiance, je ne la vois pas mais je la sens à côté de moi ; elle est en contact physique avec moi, je suis à la fois contente par le bondage et apaisée par le lien avec elle… le voilà le gant de velours. Même les yeux fermés, je ne la vois pas mais je ressens… elle gonfle et dégonfle ce collier sur mon cou… et je pars peu à peu avec elle… elle change maintenant mon bâillon ! Oh !!! Lui aussi il se gonfle ! Les deux en même temps ! Je sens que je vais étouffer. Un petit peu parfois d’ailleurs !
Elle me dit ironiquement quelque chose que j’ai oublié car mon cerveau s’est de nouveau éteint… je réponds quand elle dégonfle. « Oui, c’est super », avec toute l’ironie que je peux y mettre avec cet engin dans la bouche. Elle rit et regonfle. J’ai parfois à peine le temps de reprendre mon souffle qu’elle le regonfle… je ne sens plus mon corps sous le poids des chaînes même quand elle en rajoute. Ce moment est difficile à décrire car il est à la fois connexion entre nous alors que je suis pourtant privée de mes sens et d’une douce intensité.
Elle finit par tout me retirer… me monte dessus et s’amuse à me provoquer des petites douleurs sur des points de pressions buccale.
« Je ne t’ai pas dit que j’étais dentiste ! »
Ahah ! Elle était docteure en médecine tout à l’heure pour je ne sais quelle raison !
Fini ! Elle vient m’apporter un plaid. Je suis toujours allongée au sol. Elle me demande si je vais bien. Oui… Elle s’occupe de moi.
« Tu me donnes faim ! »
« Euh… est ce qu’elle parle de nourriture ? Ou elle veut me manger ? »
On discute un peu et je sens peu à peu les larmes qui montent. Mon corps a compris que c’était fini. Je ne les retiens pas mais elles ne sortent pas pour autant.
« Tu veux rester un peu seul ? »
« Le problème, c’est que dès que je vais être seule, je vais pleurer ».
Elle me rassure. Même si ce n’était pas le fait de pleurer le problème, mais le fait que j’ai pour le moment encore besoin qu’elle sorte pour activer les larmes et que je sais qu’à la seconde où elles vont sortir je vais avoir besoin d’un câlin. Ça m’ennuie également de l’empêcher de commencer à ranger car c’est son moyen à elle de redescendre. Elle sort de la pièce et, comme si elle avait appuyé sur un bouton : « Chiale maintenant ! » Les larmes se mettent à couler ! Je pleure doucement… mes larmes commencent à s’intensifier quand elle passe à côté de moi. Elle porte le masque d’âne que je lui ai offert à mon arrivée sur la tête ! Je ne m’y attendais pas et j’explose de rire !
« Purée ! Je suis en train de pleurer et je ne peux même pas ! C’est trop drôle ! »
« Ben quoi ? Ah tu croyais que tu m’avais offert ça pour les soumis ? Mais non ! C’est moi qui vais le mettre ! »
Je ris de plus belle. Elle est forte ; je me sens bien à nouveau. Je me relève et on se fait un dernier câlin.
Je me sens bien ! Vraiment bien… trop bien… même si déconnectée de la réalité. Cette sensation de bien-être me durera jusqu’au moment de dormir. Le lendemain matin en revanche… Deuxième douche depuis que j’ai joué. Je remarque des marques que je n’avais pas vues la veille, telles qu’une griffure sur mon flanc. Je souris ! Je me prépare pour aller travailler et ouille… j’ai envie de pleurer et de retourner en boule dans mon lit ! Ohhh le beau subdrop tardif ! Ce n’est pas le moment là, je dois aller bosser.
Bon allez Justine ! Tu connais, ça arrive ! Tout va bien ! La vie est belle ! Musique à fond dans la voiture… hyperfocus au travail et ça ira mieux demain ! Et ça a été beaucoup mieux le lendemain ! Beaucoup, beaucoup mieux ! Ça valait le coup !
Réponse à la question : qu’est-ce que t’as préféré pendant cette séance (réponse modifiée) ?
Ce n’est pas le fouet ! Ce n’est pas la douleur ! Ce n’est pas le bondage ! C’est le fait d’avoir ressenti ce que je voulais ressentir sans avoir eu besoin de le communiquer. Parce que je sais que ça veut dire qu’une très belle connexion est établie.