Les cartes chances : Inannapoly
Retour à la Justice Room après les fêtes de fin d’année. Les bonnes pratiques reprennent le dessus : reprise de mon souffle, échanges de bons vœux, papotage de retrouvailles, je bois un peu d’eau, Madame Inanna beaucoup de thé. Puis direction la douche. Nu à genou, je fais part de ma disposition à Madame Inanna. Elle entre dans la salle de bain et me dit qu’elle a trop bu de thé. Elle s’assoit sur la cuvette, prend ma main et pisse dessus. Je lèche ma main pour la nettoyer puis je la rejoins dans son donjon. Je vois tout de suite installé sur la cage le plateau de son jeu « INANNAPOLY ».
Madame Inanna m’explique les règles et le jeu commence. Premier lancé de dés et je me retrouve à genoux sur dés grain de maïs… pauvre genoux ! Puis nouveau lancé et je me retrouve dans une camisole. Bon, pas vraiment à ma taille mais Madame Inanna s’adapte, mes bras et mes mains sont immobilisés. Décidément, être attaché, contraint, est excitant.
J’ai souvent regardé le shibari en relevant le travail de celui qui manipule les cordes, je commence à voir ce que peut ressentir celui qui est dans ses cordes… troisième coup, que je lance avec ma bouche : bâillon ! Je lancerai le tour suivant en utilisant les pieds et merci à Madame Inanna pour sa mansuétude en les mettant à terre. Ce quatrième tour inaugure les hostilités : la canne. En fait, tout au long de la partie, j’ai pratiquement réussi à tomber sur toutes les cases qui me conduisent à recevoir canne, fouet et autres cravaches.
J’ai beaucoup souffert, beaucoup crié, mon cul a de magnifiques marques qui vont rester quelques jours, je suis maso parce que qu’est-ce que ça fait du bien ! Dans ces moments où le fouet mord ma peau, ou la canne zèbre mon corps, ou même durant cet instant où la cravache est suspendue avant l’impact, plus rien n’existe que la caméra qui filme pour Madame (serais-je légèrement exhibe ?), Madame Inanna, la douleur et l’énergie que je dépense sans compter pour la gérer.
Entre ces séances d’impacts, quelques fous rires et je n’oublierai pas de sitôt ma période cochon et la capacité de Madame Inanna d’adaptation qui malgré l’absence de Nutella (note pour moi-même, devrais-je en apporter un pot la prochaine fois ?) est capable avec un simple chocolat de me maquiller ma figure.
Je tombe sur la case gifle et le second dès indique 5. Madame Inanna paramètre son iPhone pour filmer en ralenti et les gifles tombent. Au moment où la série se termine, elle s’aperçoit qu’elle n’a pas lancé l’enregistrement. Elle m’interroge… Je choisi de recommencer : Madame* doit voir.
Arrive le moment où je tire la carte chance « choisir une case ». Que choisir. Mon regard parcourt les cases du plateau et s’arrête sur la case électricité. J’hésite au point que Madame Inanna me presse. En fait, elle ne sait pas ce que je m’apprête à faire. Dans la liste que j’ai rempli quelques mois plus tôt, c’est une de mes hard limites, une vraie peur qui remonte à une peur d’enfance. Mais j’ai confiance, je me sens en sécurité.
Je vois sa surprise quand je lui montre la case : plus tard dans la partie, Madame Inanna me dira qu’elle pensait que j’aurais utilisé mon joker si les dés m’avaient emmené sur cette case. Sauf que je ne savais pas que j’avais droit à un joker. Au moment où j’écris ces quelques lignes je me demande toutefois à quelle case Madame Inanna imaginait que je choisirais… Mais je ne me suis pas trompé, je suis content d’avoir osé. Merci Madame.
Une pose « please » de 6 minutes apporte un moment de calme dans ce tourbillon qu’est cet après midi. Puis des jeux de contrôle de la respiration : j’essaie de rester calme, mais bien sûr le manque d’oxygène arrive toujours… La dernière case que les dés désignent est le face sitting. Une première là aussi.
Rire, douleur, soumission non seulement à Madame Inanna mais aussi au hasard à travers les dés… INANNAPOLY est un jeu joyeux et surprenant. Et durant ce prochain week-end, je revivrai avec Madame en visionnant les vidéos de ces moments intenses.
*Note d’Inanna Justice : Quand ce soumis parle de Madame (et non pas Madame Inanna), il parle de sa femme, qui assiste aux séances via des vidéos qu’on fait ensemble.